LA RÉANIMATION CARDIO-PULMONAIRE DE BASE (ARRÊT CARDIO-PULMONAIRE)



Définition:
    L’arrêt cardio-respiratoire (ACR) est une urgence vitale. C’est une incapacité du cœur à assurer un débit efficace avec une interruption immédiate et brutale de la circulation sanguine dans le corps et une surpression de l'apport de sang oxygéné à tous les organes : fibrillation ventriculaire ou asystolie. Il s’accompagne d’un arrêt de la ventilation d’une perte de connaissance et aboutit au décès du patient.

Signes cliniques:
  • Perte de connaissance.
  • Absence de réactivité.
  • Absence de pouls carotidien.
  • Absence de ventilation : arrêt respiratoire dans les 30 à 60 secondes après l'arrêt cardiaque.
  • Absence de toux.
  • Pupilles en mydriase 1 à 3 minutes après l'arrêt cardiaque.
L'algorithme décisionnel
    L'algorithme décisionnel s'établit en trois étapes :
    1. Fonction neurologique.
    2. Fonction respiratoire.
    3. Fonction cardio-circulatoire.
La réanimation cardio-pulmonaire de base
    La réanimation cardio-pulmonaire de base (RCP de base) a pour but de retarder les lésions cérébrales en attendant l’arrivée d’une équipe médicale, elle se déroule en différentes étapes :
Reconnaissance de l’arrêt cardiaque :
  • Perte de connaissance.
  • Absence de réactivité.
  • Absence de ventilation (attention aux gasps : mouvements respiratoires saccadés).
  • Absence de toux.
  • Absence de pouls carotidien.
Réaliser la protection : la prévention du sur accident est un préalable obligatoire à toute action de secours. Le sauveteur et la victime sont en sécurité.
  • Apprécier l’état de conscience : la victime est inconsciente, elle ne répond pas à une question simple et ne réagit pas quand on lui demande de serrer la main et ne réagit pas lorsqu'on lui frotte le sternum.
  • Appeler « à l’aide » si vous êtes seul, afin d’obtenir une aide de la part d’un témoin qui pourra aller alerter les secours après le contrôle de la respiration.
  • Assurer immédiatement la liberté des voies aériennes :
  • Desserrer ou dégrafer rapidement tout ce qui peut gêner la respiration.
  • Basculer doucement la tête de la victime en arrière et élever le menton.
  • Ouvrir la bouche et retirer d’éventuels corps étrangers. Garder le menton élevé
  • Apprécier la respiration pendant 10 secondes au plus : la victime ne respire pas, aucun souffle n’est perçu, aucun bruit n’est entendu, ni le ventre, ni la poitrine de la victime ne se soulèvent pendant les 10 secondes que dure cette recherche.
  • Faire alerter les secours : l’alerte doit être réalisée le plus tôt possible, immédiatement après avoir reconnu un arrêt de la respiration.
  • La réanimation doit commencer par le massage cardiaque externe.
  • L’organisme dispose d’une réserve de sang oxygéné qui ne circule pas, mais qui va circuler du fait du massage.
  • Les besoins en O2 sont diminués car le débit cardiaque est bas.
  • Les études ont montré que le massage cardiaque externe doit être entrepris en priorité si l’arrêt cardiaque remonte à plus de 5 minutes.
  • Masser un cœur génère une pression qui est longue à monter. Elle s’écroule instantanément à l’arrêt du massage cardiaque externe. Il faut donc recommencer, ce qui peut aggraver le pronostic si on arrête trop souvent. C’est pourquoi le processus passe à 30 compressions, sans vérification des pouls carotidiens ou fémoraux.
Les insufflations s'effectuent avant les compressions thoraciques seulement en cas d'anoxie (noyade, pendaison) car il n'y a plus d'oxygène circulant, ainsi que chez les enfants puisque leur réserve d'oxygène n'est pas suffisante et ils font principalement des arrêts cardiaques anoxiques.
  • Pratiquer les compressions thoraciques :
  • Placer la victime sur le dos sur un plan dur si elle n’est pas déjà dans cette position.
  • Réaliser 30 compressions sur la moitié inférieure du sternum (30 compressions pour 2 insufflations).
  • Mains posées sur la partie inférieure du thorax : partie supérieure de la partie inférieure du sternum (entre les mamelons).
  • Mains superposées, doigts croisés, coudes verrouillés vers l'intérieur (pour éviter les fléchissements), épaules au-dessus des mains.
  • Déprimer le thorax de 5 cm.
Chez l’enfant et le nourrisson, 
30 compressions seront réalisées s'il y a un seul sauveteur, 
et 15 compressions s'il y a 2 sauveteurs.
  • Pratiquer les insufflations :
  • Réaliser 2 insufflations efficaces, chacune entraînant un début de soulèvement de la poitrine :
  • Utilisation d'un BAVU (Ballon Auto remplisseur à Valves Unidirectionnels).
  • Ne pas pressez la totalité du ballon pour les insufflations : un BAVU a une capacité de 2,5 litres alors que le volume courant respiratoire est de 600 ml, un fermement du poing suffit.
Technique du bouche-à-bouche ou du bouche-à-nez.
Poursuivre les manœuvres de réanimation et surveiller leur efficacité tous les 5 cycles.
Si les signes de circulation, dont la respiration, sont présents, installer la victime en position latérale de sécurité (PLS) et surveiller en permanence sa respiration. Si la respiration ou les signes de circulation s’arrêtent de nouveau ou en cas de doute remettre la victime sur le dos et recommencer la réanimation cardio-pulmonaire.
Vérifier que l'alerte a bien été donnée.
Les compressions thoraciques
Les compressions thoraciques chez l'adulte
La victime est installée en position horizontale, sur le dos, sur un plan dur.
Se placer à genoux auprès de la victime.
Dans la mesure du possible, dénuder la poitrine de la victime.
Déterminer la zone d’appui de la façon suivante :
Repérer, de l’extrémité du majeur, le creux situé en haut du sternum à la base du cou.
Repérer, du majeur de l’autre main, le bas du sternum : creux où les côtes se rejoignent.
Déterminer le milieu du sternum avec les deux pouces.
Placer la partie inférieure de la paume d’une main juste en dessous du milieu repéré, c’est-à-dire sur le haut de la moitié inférieure du sternum.
L’appui sur le thorax doit se faire sur le sternum, strictement sur la ligne médiane, jamais sur les côtes.
Placer l’autre main au-dessus de la première, en entrecroisant les doigts des deux mains.
Réaliser des compressions sternales successives de 4 à 5 cm en restant bien vertical par rapport au sol pendant toute la manœuvre si besoin en écartant le bras de la victime.
Il ne faut pas se balancer d’avant en arrière : les coudes ne doivent pas être fléchis, les avant-bras sont bien tendus dans le prolongement des bras.
Les mains restent en contact avec le sternum entre chaque compression.
La durée de compression doit être égale à celle du relâchement de la pression sur le thorax (rapport 50/50).
Le thorax doit reprendre sa dimension initiale après chaque compression (qui doit donc être relâchée complètement) pour que l’efficacité des compressions thoraciques soit maximale.
Les compressions thoraciques chez l'enfant
Chez l’enfant, les compressions thoraciques sont réalisées avec un seul bras.
Déterminer la zone d’appui de la même façon que chez l’adulte.
Placer la partie inférieure de la paume d’une main sur la moitié inférieure du sternum.
Bien relever les doigts pour ne pas appuyer sur les côtes.
Se placer bien au dessus de l’enfant, à la verticale de sa poitrine, et avec le bras tendu comprimer le sternum d’environ 3 à 4 cm.
Renouveler les compressions thoraciques à une fréquence d’environ 100 par minute.
Les compressions thoraciques chez le nourrisson
Localiser le sternum du nourrisson et placer la pulpe de deux doigts d’une main dans l’axe du sternum, une largeur de doigt au-dessous d’une ligne droite imaginaire réunissant les mamelons de l’enfant.
Comprimer régulièrement le sternum avec la pulpe des deux doigts d’environ 2 à 3 cm et à une fréquence de 100 par minutes

Devant toute urgence :
1. Assurer les fonctions vitales (A.B.C)
A.  libérer les voies aériennes
B.  Ventilation
C.  Circulation

2.    Pensez à administrer du sérum glucosé, vitamine B
3.    Faite souvent un teste de grossesse
4.    N’envoyer pas un patient instable à la radiologie
5.    Penser systématiquement au pire
6.    Rechercher les principaux signes de danger par exemple :
·       Age extrême
·       Hypotension orthostatique (hypo-volumie)
·       Retour au service des urgences pour le même motif
·       Impossibilité de marcher de s’alimenter
7. Ne croyez personne ou vous-même, ne croyez rien que vous n’avez dument constaté et  gardé et gardez une place pour le doute
8.Tirez parti de vos erreurs et de celles des autres pour apprendre (et non pour rivaliser)
9.Conduisez-vous envers les autres (patients et soignants) comme envers vos proches
10.Dans le doute choisissez l’option la moins risquée pour le malade





                

                                                                                                                     
                                                                                                                                                                                                                             
                                                         


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