1. DÉFINITION
C’est la présence d’un liquide
quel qu’il soit (sérosité, pus, sang) ou d’un gaz dans une enveloppe (comme la
plèvre, le péricarde, le péritoine) ou une cavité naturelle (comme
l’articulation) qui n’en contient pas en temps normal.
2. CE
QU'IL SE PASSE
L’épanchement
se fait en deux temps :
·
Premier
temps : c’est celui de l’inflammation :
la paroi de l’enveloppe ou de la cavité sous l’effet d’une agression (virus,
microbe, tumeur) ou d’un traumatisme (choc, chute), réagit et s’enflamme.
Durant cette période, elle s’épaissit, devient chaude, et rouge. Des douleurs
s’ensuivent lors des mouvements des organes qui sont entourés par cette
enveloppe. Par exemple, douleur lors des mouvements respiratoires en cas
d’épanchement de la plèvre, douleurs aux changements de position en cas
d’épanchement péricardique.
·
Deuxième
temps : c’est celui de l’épanchement proprement dit. A la phase inflammatoire
succède une phase sécrétoire (c’est typiquement l’exemple du rhume où
après une phase congestive avec respiration difficile succède une phase
sécrétoire avec un écoulement intarissable). Suit alors un épanchement qui
s’insinue entre les deux feuillets de l’enveloppe (pour la plèvre, le péricarde et le péritoine).
À chaque
épanchement correspond un nom :
·
Pour
le péricarde : la péricardite.
·
Pour
le péritoine : l’ascite.
·
Pour
l’articulation : l’hydarthrose ou épanchement de synovie.
Sa qualité (sérosité, sang, pus,
gaz) et sa quantité (jusqu’à 5 ou 6 litres pour l’ascite) sont très variables.
Pour chacun d’entre eux,
correspondent des symptômes et un traitement qui les caractérisent.
3. ANALYSE DES
LIQUIDES D’EPANCHEMENT
1. Modalité de prélèvement
On prélève les
liquides d’épanchement en respectant scrupuleusement les règles d’asepsie et
idéalement avant toute antibiothérapie.
Le prélèvement
se fait par ponction. On le recueille dans 3 flacons stériles dont un contient
du citrate de sodium comme anticoagulant. Ce sont des liquides précieux pour
lesquels l’analyse est urgente.
2. Distinguer un exsudat d’un transsudat
Les critères
utilisés pour cette distinction varient selon les liquides, les plus pertinents
sont présentés dans le tableau
Liquide péricardique
|
Liquide articulaire
|
Liquide pleural
|
Liquide péritonéal
|
|||||
Exsudat
|
Transsudat
|
Exsudat
|
Transsudat
|
Exsudat
|
Transsudat
|
Exsudat
|
Transsudat
|
|
Concentration
en protéines dans le liquide
Concentration en protéines sériques
|
>0.5
|
<0.5
|
>0.5
|
<0.5
|
||||
Taux de leucocytes dans les liquides
|
>1000 µ L
|
< 1000 µ L
|
>2000 µL
|
< 1000 µL
|
N.B : Seuls les exsudats intéressent le laboratoire de microbiologie, les
transsudats n’étant pas d’origine infectieuse..
3. Examen macroscopique :
Il faut noter :
·
sa
couleur
·
Sa
limpidité
·
Sa
viscosité
L’aspect
macroscopique peut aider à distinguer un exsudat d’un transsudat, mais, à lui
seul, ce critère n’est pas suffisant performant
Cependant l’examen macroscopique peut être utile à l’orientation
diagnostique. Ainsi :
- un
liquide articulaire ou péricardique trouble est presque toujours un
exsudat
- un
liquide pleural ou péritonéal trouble peut être un transsudat
- si
un exsudat (confirmé par des paramètres cellulaires et/ou biochimique) est
clair, il faut penser à une infection tuberculeuse ou une infection
virale.
4. Examen microscopique
· Dénombrement des hématies et des leucocytes en hématimètre
Comme indiqué précédemment, lorsqu’il s’agit de liquide
articulaire ou péricardique, le taux de leucocytes est un bon critère pour
différencier transsudat et exsudat (<1000 leucocytes/µL pour un transsudat).
En outre, il permet de poser le diagnostic d’infection
bactérienne. En effet, dans ce cas, le taux de leucocytes dans le liquide
d’épanchement est très élevé. Voici quelques chiffres pour l’illustrer :
- 80
% des arthrites bactériennes présentent plus de 20 000 leucocytes/µL
- 95%
des pleurésies bactériennes présentent plus de 10 000 leucocytes/µL
- 80% des péricardites présentent plus de 5 000 leucocytes/µL
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