Le nouveau-né
prématuré est celui naît avant terme, entre la 28 ème et la 38 ème
semaine après la date des dernières règles.(6 mois à 8 mois 1/2). Son poids
inférieur à 2500 g
o Les soins infirmiers à ce nouveau-né
prématuré ne peuvent être assurés que dans des services spécialisés, avec un
personnel nombreux et compétent.
o L’immaturité des grandes fonctions
physiologiques, (respiratoire, cardiaque, hépatique, rénale, neurologique)
impose :
-
Une
surveillance clinique et biologique de tous les instants.
-
Des
gestes précis et parfaitement adaptés aux multiples besoins de l’enfant.
LE CENTRE DE PREMATURE
Le centre de
prématuré isolé du reste de l’hôpital, est conçu de manière à :
-
Faciliter
la surveillance de tous les instants et les soins multiples.
-
Agir
en toute occasion avec une asepsie rigoureuse, asepsie chirurgicale.
Il constitue la
partie centrale du service
Sa
situation :
§ Il est totalement isolé, par des
cloisons pleines :
o Des autres boxes.
o Du couloir de circulation des
visites.
§ Il communique avec le couloir
intérieur du service :
-
Par
une simple porte, ou
-
Par
un (sas)(salle antiseptique)
Son
architecture :
o Ses parois vitrées facilitent :
-
La
surveillance
-
La
désinfection
o Son sol lisse est en matériau
facilement lavable.
o Une paillasse en mosaïque, située
sur l’un des cotés du box, contient :
-
Un
lavabo, de préférence à pédale, avec arrivée d’eau et d’antiseptique
(physohex) :
-
Une
baignoire
§ Une arrivée d’oxygène et d’air
comprimé, une source de vide pour l’aspiration, des prises de courant,
complètent l’installation.
Son
mobilier :
Il est réduit
au strict minimum.
§ L’incubateur permettant le maintien
du prématuré dans une atmosphère :
o Aseptique
o à température stable et réglable
o au taux d’oxygène et d’hygrométrie
connus
§ Le lit :
o Coquille en plexiglas, posée sur un
support en tubes métalliques.
o Utilisé pour les prématurés à leur
sortie de l’incubateur.
Sa
désinfection :
§ La désinfection journalière du box
est assurée par :
-
Le
nettoyage des murs, vitres, paillasse, avec un linge stérile imbibé de cétavlon
ou alcool.
-
Le
lavage du sol avec une serpillière imbibée d’eau de javel.
§ La désinfection terminale est
rigoureuse :
-
Le
lavage des murs, paillasse, etc. à l’eau formolée.
-
Lavage
du sol
-
Application
de rayons ultra-violets ou de trinigern avec ozone pendant 8 à 12 h.
Ces locaux
permettent :
-
De disposer
de tout le matériel nécessaire aux
différents soins
-
De
préparer ou d’exécuter des soins plus précis.
La biberonnerie :
C’est une salle
séparée en 2 parties bien distinctes :
§ La partie aseptique pour la
préparation des biberons, comprenant ;
o Des placards de rangement pour
-
Les
biberons stériles, les tétines, les gaveuses.
-
Les
différents laits utilisés
-
Les
médicaments ajoutés au lait (vitamines, hyperprotidine)
o Une source de chaleur pour :
-
La
préparation des biberons
-
Leur
réchauffement au moment de l’utilisation :
o Un réfrigérateur pour la
conservation des biberons de la journée
§ La partie septique pour le nettoyage
et la stérilisation des biberons avec :
o Un bac pour le lavage
o Un autoclave pour la stérilisation.
La salle de
soins :
-
Elle
contient les réserves de matériel stérile.
o Les boites de linge
-
Couches,
langes, brassières..
-
Champs,
compresses
-
Blouse…
o Les boites d’instruments, de
seringues et aiguilles
o Le matériel pour perfusion, etc.
La salle
d’exsanguino-transfusion :
Salle de taille
réduite, facile à désinfecter, contenant tout le matériel nécessaire à une
exsanguino-transfusion
Désinfection :
o Chaque jour, ces locaux sont
désinfectés :
-
Nettoyage
des murs, et du mobilier avec un linge imbibé de cétavlon
-
Lavage
du sol avec une serpillière imbibée d’eau de javel.
-
Aérosol
d’antiseptique (paragerm) pendant 10 minutes ou utilisation du Tringerm.
o Des contrôles bactériologiques
seront effectués périodiquement
-
Les
prélèvements sont faits dans toutes les salles et placards pour dépister la
présence de germes.
Les locaux pour
la surveillance :
Placés
habituellement à l’entrée du service, ils ne sont pas soumis à une désinfection
rigoureuse .Ils seront maintenus en parfait état de propreté
o Un bureau contenant les différents dossiers des enfants
hospitalisés ;
-
Feuille
de température
-
Feuille
de surveillance
-
Résultats
des différents examens
o Une salle avec les appareils pour
les différents dosages
-
Appareil
pour le dosage de la bilirubinémie.
-
Appareil
pour la numération globulaire, formule sanguine.
-
Dans
certains services, on peut disposer aussi des appareils pour le dosage de la
glycémie, de la calcémie, des gaz du sang.
o Une salle pour le nettoyage et la
stérilisation du matériel nécessaire pour les soins.
Les locaux
annexes :
§
Le
(sas) d’entrée
o Chaque membre du personnel revêt une
tenue particulière pour pénétrer à
l’intérieur du service :
-
Un
lavabo avec brosse et physohex permet un lavage chirurgical des mains et des
avants bras.
-
Le
port du masque sera nécessaire chez toute personne suspecte d’infection
rhino-pharyngée.
o La galerie extérieure pour les
visites :
-
Elle
permet aux parents de voir leurs enfants
-
Elle
interdit toute pénétration dans le service
L’INCUBATEUR
L’incubateur ou
couveuse est un appareil réalisant les conditions optima pour l’élevage du
prématuré.
Description :
L’incubateur
est composé de deux parties :
o L’habitacle
o Le corps
L’habitacle : est une sorte de capot en plexiglas, comportant :
§ De petits hublots pour le passage
des mains :
-
2
hublots sont réservés aux soins aseptiques (tétée, injections, prises de sang)
-
2
autres sont réservées aux soins septiques (change, toilette). Un 3 ème du même
coté uniquement à la sortie du linge souillé.
§ De petits orifices pour le
passage :
-
De la
tubulure de perfusion
-
Du
tuyau pour l’aspiration
L’habitacle s'emboîte sur le corps dont il séparé par le matelas en mousse de nylon.
§ Le moteur de l’incubateur :
-
Resistance
électrique avec thermostat.
-
Turbo-ventilateur
propulsant de l’air filtré.
-
Arrivée
d’oxygène avec débiliter
-
Réservoir
d’eau distillée pour humidification de l’air
§ Un tableau indicatif facilitant le
contrôle du fonctionnement :
-
Réglage
de la température
-
Contrôle
de la température ambiante
-
Degré
d’hydrométrie
-
Taux
d’oxygène
Avec
signaux d’alarme lumineux et sonores
-
Une
pèse bébé dont le plateau supérieur supporte le matelas
-
Un
placard et un tiroir pour le rangement :
o Du linge nécessaire au prématuré
o Du matériel utile pour les soins.
Couveuse artificielle
-
Un
dispositif pour placer une plaque radiographique, évitant ainsi les
manipulations de l’enfant
o Un monitoring facilitant :
-
La
surveillance de la température, de la respiration, du rythme cardiaque.
-
L’enregistrement
de l’E.C.G. et de l’E.E.G.
Préparation :
L’annonce de
l’arrivée d’un prématuré dans le service entraîne la préparation immédiate d’un
incubateur.
§ Mettre l’incubateur en marche :
-
Retirer
le formol qui en assurait la désinfection
-
Aérer
un peu si cela est nécessaire
-
Faire
chauffer, en réglant le thermostat à 30°
-
Vérifier
le niveau d’eau stérile :
o Régler l’hygrométrie à 50 %
o Vérifier l’arrivée d’oxygène
§ Garnier l’habitacle :
o Placer un lange et une couche
stérile sur le matelas
o Rouler une 2 ème couche et
la placer à la hauteur du thorax
o Tarer la balance, avec le linge
ainsi préparé et marquer le poids.
o Préparer le matériel pour le soin
d’hygiène ;
-
Linge
stérile : compresses, langes, couches, clini-couches :
-
Flacons
d’antiseptiques : sterlane pour la toilette du prématuré, cetavlon pour la
désinfection de l’incubateur.
-
Ampoules
de sérum physiologique pour la toilette du visage
o Préparer le matériel pour les
soins :
-
Antibiotiques
(par exemple = totapen) vitamine k1, solurutine
-
Seringues
de 2 ml et 5 ml, aiguilles 6/25.
-
Sondes
gastriques, gaveuse
o Prévoir le matériel pour les
examens :
-
Thermomètre
-
Mètre
ruban pour les mensurations
-
Flacons
stériles ou sacs collecteurs pour examens systématiques.
·
Coproculture
·
E.C.B.U
·
Etude
du liquide gastrique
·
Prélèvement
du vernix caséosa
·
Examens
sanguins ; calcémie, glycémie, NFS
o Préparer le galon pour bracelet
d’identification, et l’étiquette pour l’incubateur mettant en évidence le nom
et le prénom du prématuré et mentionner le baptême.
Désinfection :
·
La
désinfection journalière est faite au moment de la toilette du prématuré
·
Une
désinfection plus poussée sera faite tous les 8 à 10 jours
o Le prématuré est changé d’incubateur
o Nettoyer l’incubateur avec un linge
imbibé d’eau formolée
-
Laver
l’habitacle à l’intérieur, à l’extérieur
-
Laver
le meuble, l’intérieur du placard, du tiroir
o Déposer du formol liquide sur la
plaque chauffante. Faire chauffer l’incubateur pendant 12 à 24 h.
·
La
désinfection terminale se fera de la
même manière.
SOINS INFIRMIERS
Les soins
infirmiers assureront :
-
Les
soins d’hygiène
-
Les
soins diététiques
-
La
surveillance et les gestes d’urgence
-
Les soins d’hygiène
Pendant les
soins d’hygiène, le prématuré ne doit pas être sorti de l’incubation
-
L’infirmier
agira avec asepsie et précision.
-
Les
soins seront exécutés en différents temps, afin d’éviter de fatiguer l’enfant
très fragile.
-
Les soins
aseptiques seront toujours soigneusement séparés des soins septiques.
Préparation
de l’infirmier :
§ Une blouse de box est revêtue
o 2 blouses sont suspendues dans
chaque box.
-
L’une
pour les soins septiques (soins d’hygiène)
-
L’autre
pour les soins aseptiques (tétée, injections)
o Saisir la blouse repliée par les
épaules.
-
La
déplier sans souiller l’extérieur.
-
Enfiler
les manches.
-
Attacher
la blouse dans le dos.
o Un lavage chirurgical des mains est
nécessaire.
-
Savonner
et brosser soigneusement doigts, mains, avant bras et ongles.
-
Rincer
abondamment
-
Passer
un antiseptique
Préparation
du matériel :
§ Une désinfection préalable est
nécessaire :
-
Nettoyer,
avec une couche stérile imbibée de cetavlon. Le dessus et les parois externes
de l’habitacle.
-
Nettoyer
l’intérieur du tiroir qui recevra le linge stérile nécessaire, couches,
clinicouches, compresses.
§ Le lit du prématuré est
préparé :
-
Poser
une couche sur le lange
-
Rouler
une 2 ème couche, la placer à la partie haute du lit
-
Former
un rouleau avec le lit ainsi préparé, pour faciliter sa pénétration dans la
couveuse.
Toilette
et change
§ La désinfection de l’intérieur de
l’habitacle précède la toilette.
-
Nettoyer
avec une compresse et du cetavlon les parois internes de l’habitacle.
§ La toilette du corps du prématuré
est faite avec un savon antiseptique non irritant (exemple : Sterlane)
-
Savonner
avec douceur les mains, les bras, le cou, le thorax
-
Essayer
avec une compresse sèche.
-
Enlever
la clinicouche souillée à l’extrémité de l’incubateur.
-
Prendre
la température. Elle doit se maintenir au dessus de 35°5.
o Une température inférieure à 35°
nécessite une augmentation de la température de l’incubateur.
o Une température supérieure à 37° entraîne une diminution de la température
de l’incubateur.
-
Savonner
les pieds, les jambes, l’abdomen :
-
Essuyer
avec une compresse sèche
o Faire la toilette du siège :
savonner, essuyer
-
En
présence d’érythème fessier, passer un peu d’éosine
o Retirer le lange et la couche souillée
-
Déposer
le prématuré nu sur le matelas
o Sortir tout le linge souillé par le
hublot réservé à cet usage et le déposer dans le seau à linge sale
o L’infirmier se lave à nouveau les
mains
Pesée ;
Le
poids du prématuré est contrôlé
o Le prématuré prend en moyenne 40 g
par jour
-
Une
diminution ou une absence de prise de poids, traduit un état pathologique, en
particulier une infection.
-
Une
prise de poids excessive peut être liée à la présence d’œdème, avec rétention
de sodium, troubles provoqués par l’immaturité du rein.
Réfection
du lit
§ Après la pesée, l’infirmière se lave
les mains pour saisir le linge stérile.
§ Le rouleau préparé est introduit
dans l’habitacle et étendu sur le matelas.
o La couche roulée est placée sous le
haut du thorax : Cette position facilite la respiration du prématuré dont
les muscles respiratoires sont peu développés.
o La clinicouche est posée
o L’enfant sera placé, après chaque
change, en différentes positions afin d’éviter l’irritation de la peau aux
points de pression.
Pansement
ombilical :
-
Il
est refait une fois par jour ou plus souvent s’il est souillé.
-
L’infirmière
se lave à nouveau les mains et les désinfecte au physohex.
-
Enlever
le sparadrap micro-pore et les compresses :
o Examiner les compresses :
apparition de suintement, de sang….
-
Maintenir
l’extrémité du cordon avec une compresse propre.
o Nettoyer le cordon avec une
compresse imbibée d’alcool en allant de l’extrémité vers la base
o Assécher avec une compresse
propre :
o Désinfecter, au besoin, avec de
l’éosine.
-
Poser
une compresse stérile autour du cordon :
o Rabattre le cordon sur
l’abdomen :
o Recouvrir d’une compresse et
maintenir par un sparadrap micro-poreux.
Après les
soins, l’infirmier range tout le matériel et procède la désinfection du box.
-
Les soins diététiques
L’alimentation
du prématuré devra tenir compte :
-
De
ses besoins, variables d’un jour à l’autre
-
De
ses capacités physiologiques, réduites par l’immaturité des organes.
-
De
son comportement général.
-
Les besoins alimentaires :
Ils sont
différents de ceux du nouveau-né normal
·
Besoins quantitatifs :
Un
bon équilibre thermique, obtenu grâce à l’incubateur, réduit le besoin en
calories.
-
Un
apport de 80 à 90 calories par kg et par jour est nécessaire pendant les 15
premiers jours.
-
Un
apport de 110 à 120 calories par kg et par jour sera utile ensuite.
·
Besoins qualitatifs :
Besoins en
eau :
o Le volume total est fonction du
poids du corps :
-
1 er jour : quelques ml d’eau
sucrée à 5%
-
Le 3 ème
jour : Le volume est égal à 5% du poids de l’enfant.
-
Le 5 ème
jour : Le volume est égal à 10% du poids de l’enfant
-
Le 7 ème
jour : Le volume est égal à 12% du poids de l’enfant.
-
La 2 ème
semaine : Le volume est égal à 15% du poids de l’enfant
-
La 3 ème
semaine : le volume est égal à 20% du poids de l’enfant
o Le volume sera fractionné en
plusieurs repas, en moyenne :
-
12
repas pour les enfants de moins de 1200 g.
-
10
repas pour les enfants entre 1200 et 1500 g
-
8
repas pour les enfants entre 1500 et 2300 g
-
7
repas pour les enfants entre 2300 et 30000 g
-
6
repas pour les enfants de plus de 3000 g.
Cette
répartition subira des modifications suivant les réactions et les comportements
du prématuré
o Il faut éviter la distension
gastrique qui peut entraver la respiration.
Besoins en
protides :
-
Ils
sont importants : 4 à 5 g par kg
-
Une
adjonction hyperprotidine, au lait maternel, est nécessaire.
Besoins en
lipides :
-
L’immaturation
de l’appareil digestif impose une réduction, 1.5g/kg sera suffisant.
Besoins en
glucides
-
12
à 18 g / kg sont nécessaires. Mais la
concentration en sucre des biberons ne devra pas dépasser 10 à 15 %.
Besoins en vitamines
-
Ils
sont très élevés : des vitamines A. B. C seront systématiquement ajoutés
dans le lait.
Besoins en sels
minéraux :
-
L’apport
en sels minéraux sera réduit au début : l’immaturité du rein rend
difficile l’élimination du sodium. Un apport trop important entraînerait l’apparition des œdèmes.
PREPARATION DES
BIBERONS
Elle sera faite
avec une asepsie rigoureuse.
·
Préparation :
o La biberonnerie est préalablement
désinfectée au paragerm pendant 10 à 20 minutes.
o L’infirmier revêt une blouse
réservée à cet usage :
-
Le
port de masque est obligatoire :
-
Un
lavage soigneux des mains est indispensable
o La paillasse, le chariot sont
désinfectés avec un linge stérile et du cetavlon
-
Un
champ ou couche stérile recouvre ensuite la paillasse et chariot
-
L’utilisation
de matériel stérile est nécessaire.
·
Technique :
·
Le
lait est choisi en fonction des besoins de l’enfant :
o Le lait maternel desséché
reconstitué à 10%
o Le lait de vache industriel (lait
sec) reconstitué
-
A 2%
au 2 ème jour, puis à dose légèrement croissante les jours suivants.
L’adjonction de 5% de sucre est nécessaire
-
De
10 à 15 % à partir de la 2 ème -3 ème semaine, la quantité du
sucre sera progressivement diminuée.
o La dose du lait nécessaire est
diluée dans l’eau minérale
o Hyperprotidine et les vitamines
sont ajoutées dans chaque biberon à la fin de la préparation.
-
Hyperprotidine :
3 g environ par jour
-
Vitamine
A, complexe B, à partir du 3 ème jour : (exemple Hydrosol V
gouttes- Vitamine B 12 X gouttes)
-
Vitamine
C à partir à partir du 8 ème jour, environ 50 mg par jour.
-
Vitamine
D à partir dés 8 ème -10 ème jours : 1500 à 3000 unités par jour.
TECHNIQUE DE L’ALIMENTATION :
Elle est rendue
difficile par l’absence du réflexe de succion et du réflexe de déglutition.
-
L’alimentation
au biberon ne peut se faire qu’après l’apparition de ces réflexes.
-
Le
gavage est habituellement utilisé chez le prématuré.
-
L’alimentation
parentérale est réalisée lorsque le prématuré présente des troubles
respiratoires, neurologiques ou digestifs.
Le
gavage :
Le gavage est
l’introduction des aliments directement dans l’estomac, à l’aide d’une sonde.
·
Préparation du matériel :
o Une sonde de Nélaton (N°8 à 12)
-
En
caoutchouc, stérilisé à l’autoclave
-
En
matière plastique à usage unique.
o Une tulipe en verre ou gaveuse,
stérilisée à l’autoclave ou au Poupinel.
Tulipe en verre
o Le biberon tiédi (vérifier la
température, 37° environ)
o Quelques compresses stériles.
o De l’alcool pour la désinfection des
mains de l’infirmier.
·
Technique :
·
L’infirmier
revêt la blouse de box (soin aseptique)
o Il se lave soigneusement les mains
et les désinfecte à l’alcool.
o Le gavage se fait à l’intérieur de
l’incubateur :
-
Introduire
le biberon tiédi
-
Introduire
la tulipe et la sonde enveloppées dans une compresse stérile.
o L’introduction de la sonde se fait
par la bouche :
-
Repérer
la longueur de la sonde à faire avaler : distance de la bouche à
l’ombilic.
-
Poser
la sonde sur la langue et la pousser avec douceur.
ü Si l’enfant a des mouvements de
déglutition, suivre ces mouvements pour l’introduire de la sonde,
ü Une fausse route dans la trachée
provoque un accès de cyanose. Retirer immédiatement la sonde.
-
Maintenir
la tête de l’enfant tournée sur le coté.
o Le gavage se fera avec
précision :
-
D’une
main, tenir la sonde et la tulipe
-
De
l’autre, verser le lait dans la tulipe
ü Élever celle-ci pour que le lait
s’écoule,
ü Remplir la tulipe avant qu’elle ne
soit totalement vide.
o à la fin du gavage, retirer
rapidement la sonde en la pinçant, afin d’éviter la retombée de quelques gouttes
de lait dans la trachée.
-
Le
lait ne s’écoule pas.
ü Une légère pression exercée avec la
paume de la main, sur le haut de la tulipe, peut favoriser l’écoulement du
lait.
-
Du
liquide et des glaires remontent par la sonde, lors de son introduction
ü Faire un petit lavage d’estomac
avant de pratiquer le gavage
-
L’enfant
vomit au cours du gavage :
ü La sonde n’est pas dans l’estomac,
elle est insuffisamment enfoncée.
Le gavage
supprime tout effort chez le prématuré. Il écarte aussi les risques de fausses
routes, et l’aérophagie. Le gavage pourra être abandonné pour l’alimentation au
biberon lorsque le prématuré présentera des mouvements de succion et un réflexe nauséeux lors de l’introduction de la sonde.
L’ALIMENTATION
INTRA-VEINEUSE :
Elle est
utilisée chez le prématuré présentant des troubles respiratoires, neurologiques
ou digestifs.
·
Préparation du matériel :
·
Le
liquide de perfusion :
o Sérum glucosé à 10%, dans lequel
seront ajoutés :
-
Des
vitamines À, B, C…
-
Des
sels minéraux (chlorure de potassium, gluconate de calcium,)
-
Des
antibiotiques
Suivant les besoins.
o Un perfuseur à mini-gouttes
(Mitreset) composé de :
-
Une
tubulure reliée au flacon de perfusion, avec pince réglable.
-
Une
chambre de remplissage de 100 ml :
ü Surmontée d’un filtre à air, et d’un
orifice fermé par un caoutchouc pour les injections complémentaires
ü Terminée par un mini-stilligoutte
donnant 60 gouttes par ml
-
Une
autre tubulure reliant la chambre de remplissage au cathéter, avec pince
réglable.
-
Une
aiguille épicrânienne : aiguille à ailette prolongée par une courte
tubulure en plastique.
-
Le
matériel pour l’asepsie :
ü Compresses stériles, alcool
-
Le
matériel de fixation :
ü Sparadrap microporeux
·
Technique :
La perfusion intraveineuse est posée le plus souvent, au niveau
d’une veine épicrânienne.
·
Préparation
de la Métriset :
o Le perfuseur est posé et
purgé :
-
La
chambre de remplissage est remplie de la quantité de liquide devant passer dans
un temps donné :
ü La pince supérieure est fermée
ü Le filtre à air est ouvert.
o Cathétérisme de la veine :
-
La
ponction veineuse se fait comme chez l’adulte.
-
L’aiguille
épicrânienne est fixée avec du sparadrap.
o Mise en route de la perfusion :
-
Le
débit est réglé suivant la quantité de liquide à faire passer :
ü Exemple : pour 20 ml à faire
passer en 2 heures :
Régler le débit
à 10 gouttes par minute.
Pour 50 ml à
faire passer en 2 heures, régler le débit à 25 gouttes par minute
·
Surveillance :
o La surveillance locale vérifie :
-
Le
bon cathétérisme de la veine
-
L’absence
d’infection
o La surveillance générale
contrôle :
-
Le
comportement de l’enfant ; agitation, coloration
Une perfusion
chez un prématuré demande, comme tous les autres soins, une asepsie rigoureuse
dans chacun des gestes nécessaires pour sa mise en route.
Surveillance :
Une
surveillance attentive et continue est nécessaire car le prématuré peut
présenter rapidement des troubles importants nécessitant un traitement
d’urgence. Cette surveillance portera particulièrement sur :
o La respiration
o La coloration
o L’apparition des signes
anormaux : hémorragies, convulsions.
La respiration
·
Respiration
normale :
o La fréquence respiratoire du
prématuré est de 35 à 40 mouvements par minute
o La respiration est de type
abdominal : seul le diaphragme à un rôle efficace.
o Des apnées de quelques secondes
peuvent se voir :
-
Un
très léger stimulus (petit choc sur l’incubateur) est parfois utile.
·
Troubles
respiratoires :
o Ils sont souvent précoces (1 èr, 2 ème
jour) et sont caractérisés par :
-
Une
dyspnée : 60 à 80 mouvements par minute. Cette respiration irrégulière
s’accompagne de battements des ailes du nez, d’une dépression sternale
inspiratoire :
-
Une
cyanose plus au moins étendue,
s’exagérant par accès :
-
Une
hypotonie
o Ces troubles relèvent de causes
multiples.
·
Traitement :
Il
comportera, suivant les cas :
o La désobstruction des voies
aériennes. Elles peuvent être encombrées par des mucosités, du liquide
amniotique, etc.
o La sonde d’aspiration reste à
demeure dans l’incubateur.
o L’oxygénation avec prudence, suivant
l’importance de la cyanose :
o Un taux de 40% d’oxygène ne doit pas être dépassé, afin d’éviter les accidents oculaires.
o Une ventilation assistée avec
monitoring.
o La correction de l’acidose
secondaire à l’anoxie, par une perfusion de bicarbonate
La
coloration :
La peau du
prématuré est rouge et luisante.
o Une cyanose, coloration bleutée, est
une des manifestations des troubles respiratoires.
o L’ictère, coloration jaunâtre, est
fréquent chez le prématuré. Il peut être du à :
-
Une
incompatibilité rhésus
-
Une
malformation congénitale
-
L’immaturité
du système de glycoro-conjugaison de la bilirubine.
Dans tous les
cas, la surveillance du taux de bilirubine s’impose.
Une
exsanguino-transfusion sera nécessaire dès que le taux de bilirubine atteindra
la zone suspecte du diagramme de Diamond.
Les convulsions
D’apparition
brutale, elles se caractérisent par des secousses musculaires des membres.
Elles s’accompagnent fréquemment d’apnée et de cyanose.
§ Les convulsions sont liées :
o Les 2 premiers jours à
-
Une
hypoglycémie
ü Une alimentation précoce la prévient
-
Une
hypocalcémie :
ü Du gluconate de calcium sera
administré par voie buccale ou perfusion.
o Ensuite à une infection
méningée :
-
Un
traitement antibiotique systématique dès la naissance s’efforce de prévenir
toute infection
Les hémorragies
§
Un
syndrome hémorragique est fréquent, lié à un déficit en prothrombine par défaut
de synthèse et à une fragilité capillaire.
§
Ce syndrome se traduit par :
o Des hémorragies digestives ;
moeléna
o Des hémorragies méningées avec
torpeur, hypotonie, troubles respiratoires et cris plaintifs.
o Un état de choc avec pâleur
o Un traitement préventif est appliqué
systématiquement pour tout prématuré
-
Injection
de vit K1 et de solurutine (composition : chlorhydrate de papavérine,
éthoxazorutoside, acide ascorbique) tous les jours.
L’avenir du
prématuré grâce aux soins précis, et à la surveillance de tous les instants, a
été transformé. Ce nouveau-né très fragile peut devenir un enfant au
développement normal.
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