La réanimation doit être entreprise dans les secondes qui suivent la naissance, chez tout nouveau-né présentant.
-         Un état de mort apparente
-         Une détresse respiratoire
-         Un teste d’Apgar inférieur à 7
Les conditions d’une bonne réanimation sont :
o   La mise en route immédiate.
-         C’est une urgence absolue
o   La présence d’un personnel qualifié, entraîne à la réanimation :
-         2 ou 3 personnes sont indispensables
o   Un matériel précis, disposé prêt à servir, sur une table de réanimation, dans la salle d’accouchement.
Les objets de la réanimation néo-natale sont :
-         Assurer une ventilation efficace.
-         Rétablir la circulation
-         Corriger l’acidose métabolique.
-         Eviter le refroidissement et l’infection.
La conduite de la réanimation pourra être modifiée dans son déroulement suivant l’état du nouveau-né. Elle exige que pour chacun des objectifs.
o   Le matériel soit en excellent état marche.
o   LA technique parfaitement connue.

ASSURER UNE VENTILATION EFFICACE

Le premier objectif lutte contre l’anoxie :
o   Provoquée par :
-         L’insuffisance de la circulation placentaire (toxémie gravidique, hypotension artérielle, diabète, etc.)
-         Le traumatisme obstétrical (procidence circulaire du cordon(1), mauvaise présentation

o   Dépistée par les signes de souffrance fœtale :
-         Diminution des bruits du cœur fœtal (surveillé par l’auscultation ou l’enregistrement électrique
-         Coloration par le méconium, du liquide amniotique.
-         Abaissement du pH sanguin mesure faite après la rupture des membranes.
o   Aboutissant, si elle se prolonge, à :
-         Des lésions graves et irréversibles des centres cérébraux. Pour obtenir une oxygénation efficace, il faut assurer :
o   La perméabilité des voies respiratoires par :
-         L’aspiration pharyngée et trachéale.
-         L’intubation
o   Les mouvements respiratoires réguliers par :
-         Une ventilation artificielle
o   Une saturation suffisante en oxygène de l’air inspiré

L’ASPIRATION PHARYNGÉE ET TRACHÉALE

Elle consiste à évacuer les liquides contenus dans les voies respiratoires (liquide amniotique, méconium, mucosités).

Matériel nécessaire :
-         Une source de vide :
-         Vide mural le plus efficace 
-         Aspirateur électrique
-         Aspirateur à pédale (type ambu)
       
-         Aspirateur à succion buccale (type Vygon)

 
§  Des sondes à aspiration, en plastique, à usage unique livrées stériles sous sachet :
-         Sondes pharyngées et gastriques (sondes Néoplex, Forgés) N° 10 à 12
-         Sondes trachéales de Lee N° 4 et 5
-         Un bocal contenant du sérum physiologique stérile ou un antiseptique dilué, pour rincer la sonde.

sonde pour aspiration trachéale
Technique :
Le nouveau-né est placé en décubitus dorsal, la tête en hyper- extension
La sonde est reliée à l’aspirateur par un raccord spécial :
§  Elle est introduite sans aspirer, sinon sa progression est difficile, la muqueuse venant s’accoler à son extrémité :
-         Dans le nez ou l’oropharynx (aspiration pharyngée)
-         Dans la canule d’intubation (aspiration trachéale)
§  L’aspiration se fait avec douceur, par petits coups, en retirant progressivement la sonde.
-         La sonde est rincée au sérum physiologique et réintroduite au besoin.

L’INTUBATION
C’est l’introduction d’une canule dans la trachée pour faciliter l’entrée de l’air.
Matériel nécessaire :
§  Le laryngoscope :
-         La manche renferme une ou deux piles de 1.5 volt
-         La lame droite Guedel N°1 ou 2 porte une ampoule,
                        Prévoir piles et ampoules.
§  Les canules d’intubation : canules stériles, en matière plastique souple, sans ballonnet
   
                                 
    
-         Tube type Portex :
-         Il permet un bon cathétérisme, mais il ne doit pas dépasser la bifurcation bronchique : seul le poumon droit serait ventilé.
    Sonde  pour l’intubation endotrachéale
      
§  Canule de Magill , nécessaire pour guider la sonde introduite par voie nasale.

                    
§  Pince de Magill , nécessaire pour guider la sonde introduite par la voie nasale
                                                    
§  Le matériel pour la respiration
§  Les raccords pour la respiration avec ;
-         Le tuyau annelé
-         La trompette adaptée au calibre de la canule.
§  Du sparadrap

Technique :
L’intubation trachéale doit être faite avec douceur pour éviter tout traumatisme du larynx (risque de sténose secondaire)
§  La lame du laryngoscope est introduite dans la bouche en refoulant la langue :
-         Aspirer les mucosités pour dégager la glotte.
-         Repérer correctement l’orifice de la glotte.
§  La canule d’intubation est introduite par :
o   La bouche :
-         Son extrémité est dirigée vers l’orifice trachéal
o   La narine :
-         Son extrémité est saisie avec la pince de Magill et est conduite vers la glotte.
La canule doit pénétrer sans frotter, En cas contraire, elle est retirée, une canule de calibre inférieur sera utilisée.
§  Une aspiration trachéale est faite immédiatement
§  Le contrôle de la bonne position de la canule est fait en ventilant doucement avec le respirateur :
o   Le thorax se soulève des 2 cotés de façon symétrique.
o   L’auscultation au stéthoscope permet d’entendre le murmure vésiculaire dans les 2 hémi-thorax.
§  La mauvaise position de la canule est reconnue par :
o   Un gargouillement et gonflement progressif de l’épigastre :
-         La canule est dans l’œsophage. Elle est retirée, l’intubation est recommencée.
§  Le non expansion de l’hémi-thorax gauche :
o   La canule a dépassé la bifurcation bronchique et elle est dans la branche droite. Elle est retirée légèrement jusqu’à l’apparition du murmure vésiculaire à gauche.
§  La canule sera fixée avec du sparadrap sur la figure de l’enfant. Le vernix caseosa a été enlevé avec un tampon imbibé d’heter.

LA VENTILATION ARTIFICIELLE
 La ventilation artificielle  supplée aux mouvements respiratoires déficients.
Matériel nécessaire :
§  Matériel d’insufflation :
o   Appareil d’AMBU comprenant :




                         
-         Un ballon pouvant être relié à une arrivée d’oxygène
-         Une valve spéciale avec soupape de sécurité de pression avec soupape de sécurité et masque transparent.
                       Réanimateur AMBU bébé
-         Les raccords permettant de la brancher soit sur le masque, soit sur la canule d’intubation.
             
§  Appareil Ranima comprenant :
o   Un soufflet accordéon pouvant être suspendu à un plan fixe.
o   Un tuyau de caoutchouc annelé
o   Une pièce complexe avec valve pour séparation de circuit, soupape de sécurité de pression, arrivée d’oxygène.
o   Des raccords pour le masque facial ou la canule d’intubation.
§  Le masque facial
-         Type masque Rendell Baker, épousant de façon étanche le pourtour du visage de l’enfant    
  Le masque facial
-         Une canule de Guedel ou de Mayo :
-         Nécessaire si l’enfant n’est pas intubé
Canule de Guedel
§  L’arrivée d’oxygène :
§  Un stéthoscope pour l’auscultation pulmonaire.

Technique :
La ventilation artificielle est toujours précédée d’une aspiration pharyngée ou trachéale.
§  Mise en place de l’appareil :
-         Pour l’enfant non intubé :
o   Poser une canule de Guedel ou de Mayo
o   Placer le masque sur la figure de l’enfant
o   Le maintenir en luxant la mâchoire inférieure vers l’avant
-         Pour l’enfant intubé :
o   Raccorder l’appareil d’insufflation à la canule d’intubation avec une trompette de calibre correspondant.
§  Ventilation :
-         Le rythme respiratoire est de 30 à 40 inspirations à la minute.
-         La pression ne doit pas dépasser 30 cm d’eau :
o   La soupape de sécurité de pression réglée à 30 cm d’eau ne doit absolument pas être bloquée.
o   Une rupture alvéolaire pourrait se produire provoquant un pneumothorax.
o   Le non-déplissement des alvéoles pulmonaires, au début de la réanimation, autorisé seul le blocage de la soupape pendant 1 ou 2 insufflations.
-         Lors de la ventilation au masque, une partie de l’air pénètre dans les voies digestives.
o   Une pression ferme mais douce sur l’épigastre toute les 2 ou 3 minutes permet de chasser l’air accumulé dans l’estomac.
§  L’air ventilé est enrichi en oxygène (2 à 5 litres / mn)

OXYGENATION
Elle a pour but d’enrichir l’air inspiré en oxygène
Matériel nécessaire :
o   Une source d’oxygène sous pression
o   Obus avec manodétendeur et débitmètre
o   Prise murale avec débitmètre
o   Un humidificateur : flacon barboteur rempli aux ¾ d’eau stérile :
-         Le tube le plus long est raccordé à la source d’oxygène.
-         Le tube le plus court est relié à l’appareil distributeur. Des humidificateurs chauffants sont actuellement utilisés.
o   L’appareil distributeur ;
-         Appareil à insufflateur : AMBU ou Ranima
-         Cloche de Hood  : Cloche en matière plastique réalisant une enceinte close.

Technique :
§  Le tuyau d’arrivée de l’oxygène, provenant de l’humidificateur, est branché sur :
o   L’appareil d’insufflation
-         Le débit est de 2 à 3 litre / minute
o   La cloche de Hood :
-         Le débit peut être de 8 litres /minutes pour obtenir une concentration en oxygène à 100%
Surveillance :
§  Une oxygénation trop massive et trop prolongée peut provoquer.
o   Une atteinte de la rétine de l’œil (fibroplasie rétrolentale)
o   Le danger est d’autant plus grand que l’enfant est plus petit.
o   Une fibrose des bronches et des poumons
Une surveillance de la Pa O 2 artérielle sera faite régulièrement.

RÉTABLIR LA CIRCULATION :
Le deuxième objectif vise à assurer la circulation du sang dans les vaisseaux.       
                                                         Massage cardiaque externe
Le massage cardiaque externe est une compression rythmée du cœur dans un but d’en réveiller l’automatisme.
    

Technique :
§  Empaumer le thorax à 2 mains :
-         Les doigts se croisent en arrière sur la colonne vertébrale :
-         Les pouces se croisent en avant sur la ligne médiane au niveau du sternum, au 1/3 supérieur.
-         Une pression trop basse risque de provoquer une rupture hépatique ou splénique.
§  Enfoncer les pouces de 15 à 25 mm en appuyant sur le sternum.
§  Rythmer les impulsions  à 80-100 par minute.
Le massage cardiaque, pour être efficace, doit être appliqué :
-         De manière continue
-         Avec une énergie constante.

CORRIGER L’ACIDOSE MÉTABOLIQUE :
Le troisième objectif, lutte contre l’acidose :
§  Provoquée par :
o   L’anoxie : acidose métabolique avec succès d’acide lactique.
o   La rétention de CO2 : acidose gazeuse, avec augmentation de l’acidose carbonique.
§  Dépistée par :
o   L’abaissement rapide du PH sanguin :
-         Le prélèvement d’une goutte de sang est fait par micro ponction.
-         Au niveau de la présentation après la rupture des membranes
-         Au niveau de la veine ombilicale, après la section du cordon.
-         Toute anoxie entraîne une acidose.
o   La correction de l’acidose est assurée par l’injection intra-ombilicale de bicarbonate de sodium (solution tampon) et de glucose.

CATHÉTÉRISME OMBILICAL :
Il consiste à placer un cathéter dans les vaisseaux ombilicaux, afin de permettre les injections intraveineuses.
                                       

CATHÉTÉRISME VEINEUX :
Matériel nécessaire :
§  Un cathéter veineux ombilical stérile, sous enveloppe plastique.
 
Sonde pou cathétérisme ombilical
§  Une boite d’instrument avec :
                                        
-         Bistouri et ciseau
-         Pince à disséquer sans griffe, très fine
-         Pince de Kocher
-         Porte aiguille
§  Le nécessaire pour l’asepsie :
-         Champ stérile troué
-         Gants stériles pour l’opérateur
-         Alcool iodé pour la désinfection de la peau
§  Les produits à injecter :
-         Sérum bicarbonaté semi-molaire à 42% en ampoules de 10 ml
-         On injecte 10 ml par kg, quand on ne connait pas encore le défaut de base.
-         Sérum glucosé à 10% e ampoules de 10 ml
o   On injecte 5 à 10 ml au total.
-         Une seringue de 20 ml

Technique :
§  Assurer l’asepsie
o   Désinfecter la peau à l’alcool iodé.
o   Mettre les gants
o   Placer le champ troué
§  Préparer le cathéter
o   Remplir la seringue du produit à injecter.
o   Sortir le cathéter de son enveloppe.
o   Purger le cathéter en l’adaptant à la seringue.
§  Cathétérisme de la veine ombilicale :
o   Sectionner le cordon à 1 cm de la peau.
o   Préparer la veine au centre large et aplatie.
o   La saisir avec la pince à disséquer.
o   Introduit la pince dans la veine pou rechercher d’éventuels caillots.
o   Introduire le cathéter monté, l’enfoncer de 9 cm dans la veine.
o   Injecter le sérum bicarbonaté et le sérum glucosé en évitant toute injection d’air (risque grave d’embolie gazeuse)
o   Clamper en bloquant avec la pince de Kocher, le cordon et le cathéter, qui pourra au besoin être réutilisé.
   
CATHÉTÉRISME ARTÉRIEL :
Le cathétérisme artériel est parfois préféré que le cathétérisme veineux.
§  L’injection de produits hypertoniques dans la veine ombilicale peut provoquer des lésions de la veine porte et du foie.

Matériel nécessaire ;
Le même que le cathéter veineux.
  o   Le cathéter est plus fin.
  o   Un robinet à 8 voies et nécessaire pour obturer le cathéter et permettre les injections itératives (répétitives)

Technique :
Elle est semblable à celle de cathétérisme veineux. Elle est cependant un peut plus difficile, l’artère est plus fine que la veine.

EVITER LE REFROIDISSEMENT DE L’INFECTION/
  §  Le refroidissement :
o   Il aggrave l’anoxie
-         La thermorégulation exige une surconsommation d’oxygène
o   Il sera prévue par :
-         Un chauffage efficace.
-         L’utilisation du linge tiédi.

  §  L’infection :  
o   Elle est à redouter chez le nouveau-né fragile :
-         Ses moyens de défenses sont réduits.
o   Elle sera prévenue par une asepsie rigoureuse au cours de tous les gestes de la réanimation :
-         Les réanimateurs porteront blouses et gants stériles.
-         Tout le matériel sera stérile, de préférence à usage unique

 CONDUITE DE  LA REANIMATION :
La réanimation sera conduite avec une rigoureuse précision sous le contrôle d’un chronomètre.

Nouveau-né en état de mort apparente :
Il présente un arrêt respiratoire et cardiaque :
ère minute : Faire le massage cardiaque,
                     Aspirer sous contrôle de laryngoscope
ème minute : Intuber et assurer une ventilation artificielle.
                    Continuer le massage cardiaque.
ème minute : Cathétérisme la veine ombilicale et injecter le sérum bicarbonaté et  
                    Glucosé.
                    Continuer le massage cardiaque et la ventilation artificielle
ème minute : Evaluer le teste d’Apgar.
o   Le test est supérieur à 7 : l’enfant présente un automatisme respiratoire et cardiaque.
-         Poursuivre l’oxygénation et la ventilation de manière épisodique tout en surveillant le nouveau-né.
o   Le teste est inférieur à 7 : la récupération est imparfaite :
-         Renouveler l’injection de bicarbonate et de glucose
-         Continuer la ventilation et le massage cardiaque.
o   Le teste est de 0 ou 1 : la récupération est nulle :
-         Poursuivre la réanimation jusqu’à la 20 ème minute. L’arrêt est alors décidé : des lésions nerveuses importantes existent.
10 ème minute : Evaluer le teste d’Apgar : la conduite est la même que ci-dessus.

Nouveau-né en état d’apnée :
Il n’y a pas d’arrêt circulatoire.
ère minute : Aspirer pour désobstruer l’oropharynx.
                     Evaluer le test d’Apgar (entre 2 et 6)
ème minute : Mettre en place la canule de Guedel,
                     Ventiler au masque avec oxygène.
                     Préparer le cathétérisme ombilical
ème minute : Cathétérisme la veine ombilicale et injecter le sérum glucosé et
                     Bicarbonaté.
                     Poursuivre la ventilation au masque.
ème minute : Evaluer le test d’Apgar ;
o   Le teste est supérieur à 7 : la récupération est bonne.
-            Arrêter la réanimation en surveillant les réactions de l’enfant
-            Placer dans une couveuse :
o   Le test est le même : poursuivre la réanimation.
o   Le test s’est aggravé :
-         Intuber et continuer la ventilation artificielle.
-         Faire le massage cardiaque
10 ème minute : Evaluer à nouveau le test d’Apgar :
 o   En cas d’échec, la réanimation est arrêtée à la 20 ème minute
 o   En cas de succès, le nouveau-né est placé en couveuse sous surveillance en milieu spécialisé :
 o   Des complications secondaires peuvent apparaître
-         Troubles respiratoires
-         Troubles neurologiques
-         Troubles métaboliques
Nécessitant un traitement immédiat.