I.                  Définition :
Les valvulopathies sont les maladies des valvules cardiaques. L’endocarde est la tunique qui tapisse l’intérieur des cavités cardiaques et qui forme au niveau des orifices les valvules. L’atteinte de ce tissu peut entraîner :
Une endocardite fibreuse très rare
Mais surtout des lésions prédominant sur les valvules : les valvulopathies.
Les valvules servent à maîtriser le débit de sang dans les cavités du cœur. Toutes les valvules peuvent etre atteintes mais ce sont souvent celles du cœur gauche : Mitrales (entre oreillette et ventricule ) et aortiques (entre le ventricule et l’aorte). Il peut s’agir d’un rétrécissement de l’orifice ou au contraire de l’impossibilité d’une fermeture totale (insuffisance). Le cœur doit alors pomper plus fort à chaque battement.
II.               Symptômes :
Il arrive que les valvulopathies soit asymptomatique. Dans ce cas, seul un souffle au cœur, audible stéthoscope permet de l’identifier. Mais lorsqu’elle se manifeste, les principaux symptômes peuvent être ressentis sont :
·        L’essoufflement
·        L’étourdissement ou évanouissement
·        La douleur ou pression au niveau de la poitrine.
·        Les palpitations
·        La faiblesse ou la fatigue
·        L’enflure des pieds, chevilles ou abdomen
III.           Etiologie :
Les valvulopathies peuvent être d’origine inflammatoire ou microbienne.
1.     Les valvulopathies inflammatoires :
Elles sont provoquées par le rhumatisme articulaire aigu, conséquence d’une angine mal traitée. La maladie rhumatismale atteint l’ensemble du tissu conjonctif et s’attaque donc aux trois tuniques cardiaques : Péricarde, myocarde, endocarde. C’est l’atteinte de l’endocarde qui fait qui fait toute la gravité de la maladie à long terme.
En effet, après la phase aiguë du rhumatisme articulaire aigu, survient, parfois plusieurs années plus tard, une phase chronique avec constitution au niveau des valvules et des cordages des cicatrices fibreuses entraînant des réactions et des épaississements. Ces atteintes provoquent des rétrécissements des orifices ou des défauts d’étanchéité (insuffisance)
En as de rétrécissement, il s’établit entre les cavités d’amont et d’aval une différence de pression grâce auquel le débit est conservé. Ce gradient crée dans le courant sanguin en aval de l’orifice rétréci des turbulences qui sont la cause d’un bruit particulier entendu à l’auscultation ; souffle ou roulement.
En cas d’insuffisance valvulaire, la fuite sanguine est également entendue à l’auscultation sous forme d’un bruit particulier. Une valvulopathie est dite compensée ou décompensée selon qu’elle est ou non compliquée d’insuffisance cardiaque.
2.     Les valvulopathies infectieuses :
Les valvulopathies infectieuses (endocardites aiguës ou subaiguës d’Osler) surviennent lorsqu’un germe présent dans le sang circulant se fixe sur une valve. Il y détermine un abcès qui s’ulcère et s’entoure de végétations réalisant des lésions mutilantes (perforation, destruction etc.)
Le germe provient souvent d’un foyer infectieux à distance ; Dentaire, sinus, ORL, gynécologique etc..Les germes ont tendance à se fixer sur une valvule lorsqu’elle est déjà endommagée.
-         L’endocardite bactérienne peut être aiguë : c’est l’endocardite septicémique.
-         Elle peut surtout être subaiguë, larvée : C’est l’endocardite maligne lente d’Osler.
Dans certains cas, les valvules sont saines mais il y’a distension mécanique de l’anneau valvulaire. C’est le cas par exemple de l’insuffisance ventriculaire gauche avec dilatation permanente du cœur qui provoque une distension de la valve mitrale entrainant une insuffisance mitrale.
Les valvulopathies dégénératives :
Il s’agit des altérations tissulaires des valves qui ne sont pas d’origine inflammatoire ou infectieuse mais la première cause d’insuffisance mitrale. Une cause fréquente d’insuffisance aortique et de sténose aortique de l’adulte.
IV.            Diagnostic :
Plusieurs examens peuvent amener au diagnostic d’une valvulopathie.
1.     L’échocardiographie ; Va donner des informations sur l’état des valvules et sur le flux sanguin au niveau du cœur.
2.     L’électrocardiographie : sert à rechercher des troubles du rythme.
3.     Le cathétérisme cardiaque : Va rechercher d’éventuels vaisseaux rétrécis ou bloqués
4.     La radiographie pulmonaire : Permet d'observer la taille et la forme du cœur ; 
5.     L’épreuve d’effort : Évalue l’état des fonctions cardiaques.
6.     TDM : Donne une vision détaillée des cavités cardiaques et des vaisseaux sanguins.

V.               Le traitement :
Il peut être de plusieurs ordres :
1.     Traitement médical :
Le plus souvent, on traite les symptômes de la valvulopathie à l’aide de divers médicaments
·        Les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine ou inhibiteurs de l’ECA visent à abaisser la tension artérielle.
·        Les bêtabloquants vont ralentir le rythme cardiaque.
·        Les anti arythmiques vont quant à eux le maintenir.
·        Les anticoagulants préviennent la formation des caillots de sang.
·        Les diurétiques éliminent l’excès de liquide dans le corps.
2.     Traitement chirurgical :
Une chirurgie valvulaire peut être nécessaire pour préparer ou remplacer une valvule défectueuse lorsqu’elle risque d’endommager d’autres parties du cœur.
Des interventions par cathéter ; moins invasives, peuvent etre envisagées, soit en attachant une pince aux feuillets de la valvule  mitrale afin de les maintenir fermement ensemble et de leur permettre de s’ouvrir et de se fermer normalement, soit en insérant une valvule aortique.
VI.            Hygiène de vie ;
En cas de valvulopathies, les règles classiques sont de rigueur ;
·        Perdre du poids si nécessaire,
·        Adopter une alimentation équilibrée en réduisant sa consommation de sel
·        Surveiller son taux de cholestérol
·        Diminuer ses apports en graisses animales, pratiquer une activité physique régulière et bien sur ne pas fumer.