1. DEFINITION:
Technique qui consiste à introduire une sonde dans l’estomac (introduction soit par la bouche soit par le nez) en vue de prélèvement et étude du contenu gastrique.
2. BUT:
· Prélèvement de crachat pour la
recherche de B.K (surtout chez les femmes et les enfants qui avalent leurs
crachats).
· Prélèvement et étude du liquide
gastrique.
3. INDICATIONS:
· En pathologie gastrique :
pour orienter le diagnostic vers l’ulcère, le cancer ou la gastrite.
· Devant une anémie ; pour
préciser le diagnostic d’anémie de BIERMER.
· En pathologie pulmonaire ;
pour étude bactériologique des crachats déglutis.
3. CONTRE-INDICATIONS:
· Hémorragies digestives de moins
de trois semaines.
4. MATERIEL:
· Sonde type :
- Gastroplast : sonde en plastique à usage unique.
Ou
- Sonde de CAMUS : sonde semi-rigide, opaque aux rayons X utilisée
lorsque la progression de la sonde est guidée et suivie écran radioscopique.
Pour faciliter la progression de la sonde, il faut prévoir :
* Un lubrifiant, type sirop de
citron,
* Un verre d’eau, si l’examen ne
contre-indique pas l’absorption de quelques gorgées d’eau.
· Nécessaire pour asepsie
· Gants de protection
· Bavette
· Compresses stériles
· Seringue de 20 cc stérile pour
aspirer le liquide
· Sérum physiologique
· Tubes pour recevoir les
prélèvements
- 10 tubes numérotés pour l’étude de la sécrétion gastrique
- Un flacon à large ouverture pour l’étude des crachats dégluti.
- De quoi vérifier la présence de la sonde dans l’estomac.
· Des médicaments pour stimuler la
sécrétion gastrique (en cas de prélèvement de liquide gastrique) :
- Chlorhydrate d’histamine ou insuline
- Nécessaire pour injection s/c
Respecter les habitudes du service si ces méthodes
sont encore d’usage.
· Protection
· Haricots
· Eau de javel
· Etiquette
· Bon de laboratoire
5. PREPARATION DU MALADE:
· Bonne préparation psychologique
du patient
· Demander au malade de rester à
jeun et allongé, jusqu’au moment de
l’examen.
· Pour le prélèvement de crachat,
le tubage doit être fait au réveil du malade car l’expectoration déglutie au
cours de la nuit passe rapidement dans l’intestin.
6. TECHNIQUE:
A/
installation du malade :
· Le malade est installé en
position assise et recouvert de la protection.
B/ introduction de la sonde :
· Avec une compresse, saisir la
sonde lubrifiée et l’introduire par le nez (le plus souvent)
· Demander au malade de respirer
calmement.
· Pousser la sonde vers le pharynx,
lorsqu’elle rencontre une légère résistance, demander au malade de faire
quelques mouvements de déglutition ou lui faire boire quelques gorgées d’eau.
· Guider la descente de la sonde
vers l’estomac (environ 50 cm )
· Adapter la seringue sur la sonde
et aspirer.
C/
prélèvement de crachat :
· Avec la seringue aspirer les
crachats, il est parfois nécessaire d’injecter par la sonde un peu de sérum
physiologique pour les diluer.
· Recueillir le liquide obtenu dans
le flacon.
D/
prélèvement de la sécrétion gastrique :
· Recueillir à l’aide de la
seringue le liquide contenu dans l’estomac : échantillon A
· Aspirer avec douceur, toutes les
2 ou 3 mn pendant ¼ d’heure, le liquide recueilli constitue l’échantillon B.
· Faire l’injection s/c d’histamine
ou d’insuline.
· Recueillir le liquide gastrique
pendant 2 heures en changeant de tubes toutes les 15 min, on aura 8 tubes
numérotés.
E/
ablation de la sonde :
· Pincer la sonde, la retirer d’un
mouvement rapide et la déposer dans un haricot contenant de l’eau de javel.
· Faire rincer la bouche du malade.
6. INCIDENTS ET ACCIDENTS:
· Réflexe de suffocation dès
l’introduction de la sonde dans la cavité buccale : rassurer le malade et
le calmer.
· Accès de toux : la sonde
bute sur l’épiglotte ou est passée dans la trachée : retirer la sonde
légèrement et attendre la fin de l’accès de toux pour poursuivre sa
progression.
· Nausées : très désagréables
(la sonde bute sur la luette). L’introduction rapide et prudente de la sonde
peut les éviter.
Les nausées peuvent réapparaître si la sonde bute sur
le cardia spasmé : demander au malade de faire quelques inspirations
profondes
· Vomissements
· Hémorragies : arrêter
l’examen
L’injection d’histamine peut faire apparaître :
- Des réactions allergiques :
* Urticaire
* Œdème
* Palpitations
Injecter un antihistaminique sur avis médical
(phénergan)
* Un choc anaphylactique
L’injection d’insuline peut faire apparaître des
signes d’hypoglycémie :
* Faim douloureuse
* Vertiges
* Céphalées
* Troubles visuels…
Pouvant aller jusqu’au coma hypoglycémique avec
convulsions.
Il faut injecter du sérum glucosé hypertonique en I.V
(sur avis médical)
N.B :
Pour multiplier les chances de découvrir le B.K dans
les crachats, le tubage doit être fait trois jours consécutifs et au réveil du
malade.
7. RÉSULTATS DE L’EXAMEN:
Etude de la sécrétion gastrique :
Sécrétion normale :
- La quantité de liquide émise pendant 2 heures après l’injection
d’histamine est de 150 à 200 cc.
- Le dosage de l’acide chlorhydrique est de 44 à 84 meq pour%° avec
maximum d’acidité ¾ d’heure après l’injection
Cas pathologiques :
- Hypochlorhydrie avec hyposécrétion se rencontre dans : le cancer
gastrique
- Hyperchlorhydrie avec hypersécrétion se voit en cas d’ulcère duodénal
(constamment) dans le syndrome de ZOLLINGER-ELLISON
- Achlorhydrie avec hyposécrétion en cas d’anémie de BIERMER.
8. REMARQUE:
Le tubage gastrique est également
indiqué en cas de lavage gastrique et de gavage. C’est une technique qui demande
l’emploi de gants de protection.
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