1. DEFINITION:
Examen endoscopique qui permet la vision directe de la muqueuse anale, rectale et sigmoïdienne basse à l’aide d’un rectoscope.
2. BUTS ET INDICATIONS :
La rectoscopie est un examen de pratique courante et quasiment systématique dans la pathologie du bas appareil digestif, qu’il s’agisse :
a. De préciser un diagnostic :
§  Hémorroïdes
§  Abcès
§  Fissures, fistules anales
§  Rectites
§  Tumeurs bénignes ou malignes
§  Troubles du transit (diarrhée, constipation)
§  Dysenterie amibienne
§  Rectorragie
b. De suivre l’évolution d’une maladie :
§  Recto-colite hémorragique
§  Polypose
c. De traiter certains affections:
§  Ablation de polypes rectaux
§  Sclérose d’hémorroïdes
3. PREPARATION DU MALADE:
Elle est très importante. D’elle dépend en grande partie de la réussite de l’examen.
a)    préparation locale
L’intestin terminal doit être évacuer de son contenu fécal ce qui n’est pas toujours facile à réaliser.
·        La rectoscopie sera faite loin d’un lavement baryté
·        Supprimer :
§  Les médicaments à base de bismuth, 2 à 3j avant
§  Les aliments riches en celluloses, la veille
·        La vacuité intestinale sera assurée par des grands lavements évacuateurs de 1 litre d’eau tiède, sans aucune substance irritante :
§  Un lavement la veille au soir
§  Un lavement le matin, 2 h avant l’examen.
·        Les purgatifs ne sont pas nécessaires et même nocifs car irritants pour la muqueuse.
·        Lorsque la rectoscopie a lieu pendant un épisode diarrhéique, il faut :
§  Essayer d’atténuer le flux intestinal par de l’élixir parégorique.
§  Ne pas donner de lavement évacuateur.
·        Selon le cas, raser la région.
·        Quelques minutes avant l’examen, le lavement devra vider vessie.
b)    préparation psychologique
·        Rassurer le patient et lui expliquer la nécessité de l’examen souvent redouté par les malades.
·        Lui préciser la position qu’il devra prendre lors de l’examen.
·        La prémédication est en général inutile. Un sédatif léger peut être donné, le matin, aux malades très anxieux ou agités.
4. PREPARATION DU MATERIEL:
·        Le rectoscope de BENSAUDE : il comprend :
§  Un tube métallique creux cylindrique gradué en cm. Sa longueur est de 15 à 35 cm et son diamètre varie de 10 à 25 mm.
Le plus utilisé est celui de 25 cm de lg et de 20 mm de diamètre.
§  Un mandrin : tige terminée par un bout olivaire qui obture l’extrémité distale du rectoscope et permet son introduction avec douceur.
§  Une source lumineuse : l’éclairage est de 2 types :
              - Distal  : lampe de 4 volts sur tige porte lampe (peu utilisée)
              - Proximal : lampe de 12 volts dont les rayons lumineux sont réfléchis dans l’axe du rectoscope à un miroir.
·        Un transformateur du courant électrique
·        Matériel pour faciliter l’examen :
Tige porte-coton pour nettoyer l’ampoule rectale si besoin au cours de l’examen
 Soufflerie de Richardson pour déplisser la muqueuse intestinale (n’est pas toujours utilisée car l’insuffisance d’aire dans le rectum est douloureuse)
 Un anuscope (pour examen de l’anus avant la rectoscopie proprement dite)
 Des gants pour l’opérateur
 Des doigtiers pour un toucher rectal préalable
 De la vaseline
 Compresses
 Haricot
 Pommade anesthésiante (parfois)
·        Matériel pour prélèvements :
     Pinces à biopsie, flacons avec liquide conservateur de BOUIN + lames + tubes stériles pour le recueil de secrétions + bons d’examen + étiquettes. 
5. TECHNIQUE:
a)    préparation du rectoscope :
L’infirmier rince le rectoscope et vérifier le bon fonctionnement du système d’éclairage.
b)    Installation du malade
Le malade est installé en position genu-pectorale :
§  A genou sur la table d’examen
§  Les cuisses à angle droit par apport à la table
§  Le tronc penché en avant
§  Le joue droite reposant sur les bras croisés à plat sur la table.
 L’infirmier aidera le malade à maintenir sa position et à accentuer le creux lombaire.
 Si le malade est fatigué et ne pouvant se maintenir en position genu-pectorale, il peut être installé en :
§  Position gynécologique
§  Position latérale
L’exploration est plus difficile et les résultats sont moins bons avec ces deux dernières positions.
c)     introduction du tube et examen proprement dit :
 L’examen débute par le toucher rectal
 Le rectoscope, muni de son mandrin est introduit par l’opérateur sur une longueur de 4 à 5 cm.
Le mandrin est ôté et l’éclairage est adapté sur le tube, la progression du tube se fait sous contrôle de la vue. (le tube est poussé jusqu’au 20 ou 25cm)
L’examen soigneux de la muqueuse a lieu au retrait progressif du rectoscope, si besoin, des prélèvements sont faits à n’importe quel niveau. 
6. INCIDENTS ET ACCIDENTS:
Difficultés à faire pénétrer le rectoscope du fait des douleurs importantes provoquées par une fissure anale ; un anesthésie locale réduit ces difficultés.
 Saignement : si muqueuse fragile ou après biopsie (il est prudent de surveiller le malade pendant 24 h surtout après biopsie)
 Lipothymie (durant l’examen)
 Examen impossible : malade mal préparé
 Perforation : à craindre chez les malade agités ou lorsque l’opérateur a forcé le rectoscope sur la muqueuse.
Ces incidents et accidents sont rares quand la rectoscopie est pratiquée avec douceur sur un malade bien préparé. 
7. REMARQUE:
     Il arrive parfois que le médecin souhaite voir la totalité du sigmoïde jusque dans sa jonction avec le côlon gauche, on parle alors de sigmoïdoscopie, le plus souvent jumelée avec la rectoscopie : c’est la recto-sigmoïdoscopie.
La préparation du malade est identique à celle de la rectoscopie. Le technique est semblable à celle de la coloscopie, mais l’endoscopie souple alors utilisé est d’un modèle court. Il est poussé par l’opérateur jusqu’à la hauteur désirée.
8. ENTRETIENT ET STÉRILISATION:
Le rectoscope et ses annexes sauf le système d’éclairage sont soigneusement lavés à l’eau savonneuse puis portés à ébullition, séchés et mis dans une boite contenant du formol. Le système d’éclairage est nettoyé à l’alcool.