1. DEFINITION:
Technique (acte médical) qui consiste à
introduire une aiguille dans la cavité péritonéale pour en prélever le contenu.
2. BUTS:
a- Exploration :
affirme le diagnostic et oriente l’étiologie.
La
ponction d’ascite permet donc :
·
La vérification de l’existence d’un liquide d’épanchement
·
L’étude du liquide d’épanchement. (s’il existe)
§ Coloration :
- Jaune citron, dans les
transsudats : les cirrhoses hépatiques, les insuffisances cardiaques,
(origine mécanique)
- Jaune paille dans les
exsudats : cancer et tuberculose péritonéale (origine inflammatoire)
- Hémorragique en cas de cancer
- Verdâtre en cas d’épanchement
biliaire.
- Laiteux en cas d’épanchement
chyleux.
§ Aspect :
- Fluide dans les transsudats
- Gluant ou collant dans les
exsudats.
§ Examen du liquide :
- Examen chimique : dosage
d’albumine
- Examen cytologique :
- Taux et types de
cellules présentes (lymphocytes, polynucléaires..)
- Recherche de cellules
néoplasiques
- Examen bactériologique :
recherche de BK
b- évacuation :
chez tout malade présentant une ascite avec :
§ Dyspnée importante
§ Cyanose
§ Tachycardie
§ Gêne à la marche
§ Douleur de l’abdomen
Chaque ponction entraîne la soustraction
d’une certaine quantité de protides qu’il faudra compenser par des perfusions
de protéines.
c- thérapeutique :
L'injection de médicaments antimitotiques dans les ascites cancéreuses.
3. INDICATIONS:
Etant
donné sa bénignité, la ponction d’ascite est indiquée chaque fois que l’on
suspecte une ascite : toute ascite doit être ponctionnée.
- Rappelons les principales étiologies des ascites :
§
Cirrhoses du foie
§
Hypertension portale
§
Tuberculose péritonéale
§
Insuffisance cardiaque
§
Péricardite constrictive
§
Cancers :
-
Cancers primitifs du péritoine
-
Atteintes métastatiques du péritoine
§
Syndrome néphrotique….
4. CONTRE INDICATIONS:
§ Troubles graves de l’hémostase.
5. MATERIEL:
§ Nécessaire pour asepsie :
·
Alcool à 70
·
Alcool iodé ou betadine
·
Plateau stérile
·
Pince à servir
·
Compresses stériles
·
Gants stériles
·
Champs stériles si possible
·
Lampe à alcool + allumettes (parfois)
§ Nécessaire pour la ponction et le
recueil du liquide :
·
Aiguille à mandrin de KUSS ou
de TUFFIER stérile, à biseau court de 10 à 15 cm de longueur ou cathlon à usage
unique de préférence
·
Tubulure stérile de perfusion sans filtre à usage unique dotée d’un
modérateur de débit.
·
Bocal stérile (de 2 à 3 litres)
§ Nécessaire pour l’examen du liquide :
·
Trois tubes stériles
·
Parfois le nécessaire pour la réaction de RIVALTA.
·
Bons de laboratoire + étiquettes.
§ Le nécessaire pour anesthésie
local (rarement utilisé)
§ Nécessaire pour faire face aux
accidents :
·
Stimulants cardiaques
·
Seringue + aiguille stériles
§ Matériel divers :
·
Nobécutane ou collodion (si disponible)
·
Protection
·
Sparadrap
·
Ciseau
·
Deux haricots
NB : ne pas oublier de préparer le dossier complet
du malade.
6. PREPARATION DU MALADE:
Ø
Le malade sera prévenu de la ponction
Ø
Le faire uriner, au besoin faire un sondage avant la ponction pour
éviter de placer l’aiguille dans la vessie distendue.
7. TECHNIQUE:
a-
installation du malade :
Le
malade est installé en décubitus dorsal avec un oreiller, en légère inclinaison
sur le côté gauche, avec parfois nu oreiller sous la fesse droite.
b-
la ponction :
ü
Après asepsie de la peau, le médecin ponctionne dans la fosse iliaque
gauche (pour éviter de piquer le foie ou le colon droit) : le point de
ponction se situe à l’union du 1/3 externe d’une ligne fictive joignant
l’ombilic et l’épine iliaque antéro-supérieure en pleine matité.
ü
L’aiguille est introduite avec son mandrin perpendiculairement à la
peau.
ü
Le mandrin est retiré et conservé dans le tube stérile (ou plateau
stérile)
ü
Le liquide s’écoule spontanément.
Si
ponction exploratrice :
ü
Recueillir le liquide dans différents tubes pour examens de
laboratoire. (parfois le médecin utilise une seringue pour effectuer ces prélèvements).
Si
ponction évacuatrice :
ü
Adapter la tubulure à l’aiguille
ü
Entourer l’embout de l’aiguille d’une compresse et fixer le tout à la
peau.
ü
Mettre l’autre extrémité de la tubulure dans le bocal stérile.
ü
Régler le débit : celui-ci doit être en goutte à goutte très
continu mais non en jet. La quantité à prélever sera prescrite par le
médecin :
500 ml
à 2 ou 3 litres.
ü
Surveiller le malade.
c-
a la fin de la ponction :
ü
Retirer l’aiguille d’un coup sec, (certains le font après remis le
mandrin dans l’aiguille).
ü
Aseptiser le point de ponction en tamponnant avec un compresse imbibée
d’alcool iodée ou de betadine
ü
Faire un pansement compressif (mettre du Nobécutane ou du collodion si
possible sur le point de ponction)
ü
Mettre le malade sur le côté droit pour empêcher le fuite du liquide
par l’orifice de l’aiguille.
ü
Noter la quantité prélevée sur la feuille de température.
8. INCIDENTS ET ACCIDENTS:
a-
incidents :
§ Piqûre d’un vaisseau de la paroi,
sans gravité, sauf s’il existe des troubles graves de la coagulation (cirrhose)
§ Arrêt de l’écoulement :
- L’aiguille est obturée par une frange
de l’épiploon ;
La remuer légèrement et
l’écoulement reprend.
- L’aiguille est bouchée par un caillot
d’albumine ;
Sa mobilisation ne fait pas
reprendre l’écoulement, il faut l’enlever.
b-
accidents :
§ Collapsus cardio-vasculaire.
§ Hémorragie intra-péritonéale à
vacuo
Ils
sont liés tous les deux à une
décompensation très brutale provoquée par un écoulement trop rapide.
§ Infection péritonéale qui
pourrait être la conséquence :
- De fautes d’asepsie au moment de la
ponction
- De la persistance de l’écoulement par
l’orifice de la ponction, (bien l’obturer avec du Nobécutane ou du collodion).
9. SURVEILLANCE:
§ Surveiller l’écoulement du
liquide
§ Surveiller le débit, le bon
fonctionnement du système mis en place.
§ Surveiller l’aspect du liquide
(clair, hémorragique…)
§ Surveiller :
- Le faciès
- La tension artérielle
- Le pouls
- Le pansement (vérifier si persistance
d’écoulement du liquide)
- L’état général.
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