I.            Définition :
La polyarthrite rhumatoïde (souvent abrégée « PR ») est une maladie inflammatoire et chronique qui touche plusieurs articulations. Elle se manifeste par des poussées de durée variable et des périodes d'accalmie. Touchant la plus part des articulations.
C’est la plus fréquente des diverses formes de rhumatismes inflammatoires chroniques regroupés sous l’appellation (arthrites chroniques.
C’est une maladie auto-immune où l’immunité agresse le propre corps de la personne atteinte. C’est aussi une maladie du système n’atteignant pas toujours les articulations, mais aussi parfois d’autres zones du corps.
II.               Les causes :
La polyarthrite rhumatoïde est considérée comme une maladie auto-immune (comme le lupus érythémateux ou la sclérose en plaques) en raison de la présence d’anticorps produits par des cellules du système immunitaire et dirigés contre l’organisme  lui-même.
Plusieurs facteurs semblent impliqués dans le déclenchement de la maladie, notamment :
§  Des facteurs dits environnementaux (en particulier le tabagisme, ainsi que des traumatismes ou des chocs émotionnels)
§  L’activation des défenses immunitaires suite à une infection (angine, ou grippe) ou rarement, suite à une vaccination.
§  Un terrain génétique favorable (des gènes pouvant expliquer certaines prédispositions familiales ont été identifiés.
§  Des facteurs hormonaux (les modifications hormonales dues à la grossesse ou à la ménopause)
III0 Les symptômes :
La personne malade est réveillée en fin de nuit par :
-         Gonflement des articulations
-         Douleurs et rougeur
Le matin ressent un engourdissement et une raideur de ces articulations pendant au moins 30 minutes, ces symptômes durent au moins depuis 6 semaines.
Ces articulations douloureuses sont au moins au nombre de 3 au niveau des poignets, des mains ou des doigts. Elles sont symétriques, et ressenties dans les mêmes articulations droites et gauches.
-         La pression des articulations des avant-pieds est douloureuse.

III.           Diagnostic :
Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde doit etre précoce que possible, car c’est au début de la maladie, avant l’apparition des atteintes articulaires importantes que les traitements sont efficaces.
Le diagnostic est basé sur un examen clinique complet des articulations qui sont douloureuses, gonflées, chaudes, parfois rouges, enraidies. Il peut s’agir des articulations des doigts (inflammation empêchant la personne d’enlever ses bagues) des poignets, des genoux…
Un bilan radiologique et biologique permettra de poser le diagnostic tels que :
R.x de toutes les articulations touchées et douloureuses même si  au début de la maladie les radiographies sont normales.
 Puis, quand des anomalies osseuses et articulaires surviennent, ces examens radiologiques ont un double intérêt.
§  Ils permettent de confirmer le diagnostic
§  Ils servent de référence pour les examens radiologiques ultérieurs, afin de suivre l’évolution de la maladie.
D’autres examens sont parfois utiles :
-         IRM pour rechercher une atteinte de la membrane synoviale des articulations douloureuses.
-         Echographie de certaines articulations mettant en évidence des lésions de cartilage.
-         Analyse du liquide articulaire après ponction, montrant la présence d’un liquide très inflammatoire.
-         Une élévation de la vitesse de sédimentation.
-         Une augmentation de la protéine C réactive.
-         Augmentation des autos anticorps (facteurs rhumatoïdes et/ ou anti corps protéines citrullinées  (on parle de polyarthrite rhumatoïde à ACPA).

IV.            Complications :
                                 
Les complications d’une polyarthrite rhumatoïde sont très diverses et touchent la majorité des organes du corps.
-         Une déformation des articulations peut apparaitre avec le temps :
-         Les doigts se déforment en col de cygne ou en boutonnière et les orteils en marteau, lorsqu’elle n’est pas traitée adéquatement
-         La maladie peut entrainer une perte de la dextérité de simples gestes, comme tourner une poignée de porte ou tenir un crayon, deviennent alors laborieux
-         Dans de rares cas, la maladie devient si invalidante qu’elle oblige à se déplacer en fauteuil
-         Elle se complique aussi souvent d’atteintes en dehors des articulations en particulier ;
§  Sécheresse oculaire et buccale
§  Des nodules rhumatoïdes ; boules situées sous la peau souvent au niveau des coudes ou des articulations des doigts.
§  Des atteintes pulmonaires
§  Des atteintes cardio-vasculaires
§  Des atteintes neurologiques.
§  Des problèmes d’infections
Lorsqu’elle est mal contrôlée la polyarthrite rhumatoïde peut réduire  l’espérance de vie de 5 à 10 ans. En effet un état d’inflammation chronique augmente le risque de troubles cardiovasculaires, voire les crises cardiaques, de façon similaire à une élévation du taux de cholestérol ou à la présence de diabète.
V.               Traitement :
Les objectifs du traitement :
-         Soulager les symptomes
-         Tenter d’induire et de maintenir une rémission de la maladie
-         Restaurer ou maintenir le bon fonctionnement des articulations.
-         Prévenir l’invalidité et les dommages de la maladie sur d’autres organes
Médicaments :
Deux types de médicaments sont généralement utilisés pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde :
-         les médicaments symptomatiques ou de soulagement (anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et corticostéroïdes) et les traitements de fond. Ces derniers ont pour but de prévenir les poussées et de contrôler les symptômes sur une longue période. Ils regroupent les traitements classiques (comme les immunosuppresseurs) et les biothérapies ou modificateurs de la réponse biologique.