TRAITEMENT DE L’ASTHME



L’asthme est une maladie chronique de l’appareil respiratoire au cours de laquelle on observe un rétrécissement diffus des voies aériennes (broncho constriction) et une hypersécrétion de mucus bronchique (inflammation). L’inflammation bronchique aggrave la maladie.
La crise d’asthme se manifeste souvent la nuit par une sensation d’étouffement avec anxiété et sifflements expiratoires
Le traitement peut durer toute la vie du patient. Les médicaments ont surtout une action symptomatique sur le bronchospasme. Ils interviennent en complément des traitements étiologiques comme la désensibilisation   

1. BRONCHODILATATEURS
1.1. Béta-2 sympathomimétiques : (voir tableau suivant)
La stimulation des récepteurs béta-2 adrénergiques  provoque une broncho dilatation (relaxation)

a. Administration :
Ces médicaments sont utilisés per os, en inhalation ou par voie parentérale. L’administration en aérosol est la plus satisfaisante pour le traitement des crises d’asthme, car elle permet une diffusion rapide du principe actif au niveau des bronches, tout en limitant le risque des effets indésirables. Les aérosols ne doivent être utilisés en traitement continu, mais à la demande.
La voie parentérale est réservée aux crises d’asthme sévères. 

b. Effets indésirables :
-         Cardiovasculaires : Tachycardie, tremblements, vasodilatation. Ils sont dus à la stimulation des récepteurs Béta-1myocardiques, surtout avec les formes injectable.
-         Tolérance au médicament et aggravation des crises. C’est l’effet indésirable le plus redoutable. Au cours du traitement, surtout si les prises sont trop fréquentes, l’effet bronchodilatateur peut disparaître, et le malade  évolue vers l’état de mal asthmatique. Il est alors nécessaire d’interrompre la prise de médicament et de revoir le traitement.
Il est admis que les Béta-sympathomimétiques en aérosol, utilisés convenablement n’ont pas de contre-indication, pas d’effets cardiaques et peu d’effets indésirables.

1.2.Théophylline (voir tableau suivant)
a. Action :
-         Antispasmodique de type papavérinique : relaxation des muscles lisses, broncho dilatation.
-         Analeptique cardio-vasculaire : potentialisation des stimulants Béta-sympathomimétiques
-         Vasodilatateur coronarien, pulmonaire et périphérique. Une hypotension peut survenir en cas d’IV trop rapide.
-         Stimulant central : facilite l’activité intellectuelle et motrice, augmentation du rythme et de l’amplitude respiratoire
-         Diurétique

b.Effets indésirables;
·        Troubles digestifs : Nausées, vomissements, douleurs gastriques.
·        Céphalées, excitation, insomnie, tachycardie.

c. Intoxication:
Le surdosage peut être du à une hypersensibilité chez l’enfant, ou à une insuffisance hépatique (le métabolisme de la théophylline est essentiellement hépatique) chez l’adulte.
Chez l’enfant, l’intoxication aiguë se manifeste en vomissements se transformant rapidement en hématémèse, des convulsions, une tachycardie, une déshydratation avec fièvre, puis un coma profond. Il existe un risque de séquelles neurologiques 

1.3.Autres bronchodilatateurs
a. Adrénaline :
L’adrénaline en aérosol est indiquée en cas d’asthme et œdème de la glotte.

b. Anti cholinergiques: (Atrovent)
Ces médicaments sont indiqués, en aérosol, pour le traitement de la crise d’asthme. Les effets secondaires sont peu importants par cette voie

2. CORTICOIDES :
Ils exercent un effet bronchodilatateur indirect, du à leur action anti-inflammatoire. Ils sont indiqués pour le traitement de l’asthme, surtout allergique, sauf les crises d’asthme (en raison de leur action retardée) et l’état de mal asthmatique.
L’utilisation des corticoïdes en aérosol permet de diminuer les effets systémiques.  Toutefois l’emploi des aérosols nécessite la désobstruction des voies aériennes et expose au risque de candidose oro-pharyngée

MÉDICAMENTS DE L’ASTHME


ADMINIST RATION

Béta-stimulants :
Fénotérol :     Bérotec
Terbulatine : Bricanyl
 Pirbutérol : Maxair
Salbutamol : Spréor
                     Ventoline
                     Ventodisks
               Salbutamol fort
Salmétèrol    Sérévent

Aérosol
Aérosol, oral
SC, IV
Aérosol
Aérosol
Aérosol
IV
Aérosol
Indications :
-Aérosol ; crises d’asthme
-Voie orale
-Voie parentérale ; crise d’asthme sévères, état de mal asthmatique

Contre-indications :
-Infarctus du myocarde aigu
-Angor instable, insuffisance coronarienne aigue
-Diabète,
-Association avec les IMAO, les bétabloquants
Théophylline :
(Formes à libération prolongée)
- Armophyline
- Cétraphyline
- Dilatrane
- Euphyline
-Téolair
-Théostat
- Xanthium
Dérivés substitués
Aminophylline :
-          Planphyline
Bamifylline
-          Trentadil


Orale

Orale







Orale

Orale IM. IV
Indications :
-V.O ; crises d’asthme et traitement de fond
-V .P : crises d’asthme sévères et état de mal asthmatique

Contre-indications :
- Enfant avant 30 mois
- Association avec l’érythromycine
- Diminution de la posologie en cas d’I. cardiaque, hépatique, ou rénale, et de fièvre
Interactions médicamenteuses :
-Augmentation des taux sanguins par cimétidine, Enoxacine, érythromycine, ticlopidine
- Diminution de l’efficacité par les inducteurs enzymatiques,
Corticoïdes :
Béclométasone :
-Aldécine
-Béccotide
- Spir
Budésonide :
-Pulmicort
Dexaméthasone
-Auxisone
Flunisolide :
- Bronilide


Aérosol



Aérosol

Aérosol

Aérosol
Indications :
-Traitement de fond de l’asthme

Contre-indications des aérosols :
-Troubles de l’hémostase
-Tuberculose
-Ulcère gastroduodénal

(voir les effets indésirables de la corticothérapie)
Anti cholinergiques :
Ipatropium
- Atrovent
Oxitropium
- ersigal

 Inhalation

Aérosol
Indications :
 Crise d’asthme et traitement de fond.
Délai d’action : 1-2 heures
Sympathomimétiques non sélectifs :
Orciprénaline
-  Alupent
Adrénaline :
-  Dyspné-Inhal


Aérosol


Aérosol
Indications :
-  Crise d’asthme (aérosols)
-  Etat de mal asthmatique (adrénaline IV)
Risque de tachycardie avec l’Orciprénaline
Antihistaminiques
Kitotifène
- Zaditen


Oral
Indications :
- Traitement préventif de l’asthme allergique
3.     ROLE INFIRMIER DANS LA SURVEILLANCE DU TRAITEMENT DE L’ASTHME
1.      Critères d’efficacités :
-          Espacement ou disparition des crises d’asthme
-          Pas de poussés infectieuses
2.      Surveillance :
-          Avant la mise en route du traitement, pendant le traitement et en fonction de l’état du malade, NFS, RX pulmonaires, Tests cutanés en cas d’allergie, exploration fonctionnelle respiratoire.
-          Dosage de la théophylline, si nécessaire 
3.      Dépistage des effets indésirables :
-          Vomissements, tachycardie, tremblements, maux de tète avec les bronchodilatateurs per os ou injectables, Pratiquement inexistants avec les aérosols, sauf en cas de surdosage.
4.      Conseils aux patients ;
a.      Lui apprendre à bien se servire de son aérosol :
-          Se moucher si nécessaire (l’encombrement bronchique gène la pénétration du médicament)
-          Essuyer l’embout avec un mouchoir propre à usage unique
-          Agiter avant l’emploi
-          Inspirer profondément et expier à fond
-          Tenir l’aérosol valve en bas, cartouche dirigée vers le haut
-          Appuyer sur le fond de la cartouche, inhaler le médicament en inspirant profondément et retenir sa respiration quelques secondes.
-          Se rincer la bouche (si possible) après usage de corticoïdes en aérosol (prévention des candidoses oro-pharyngées)    
b.      Apprendre au patient à mesurer lui-même son débit de pointe :
c.       Consulter le médecin :
-          Sans tarder si le nombre de bouffées nécessaires devient supérieur aux doses prescrites : il s’agit d’une aggravation de la maladie.
-          En cas de surinfection bronchique car le traitement en aérosol est inefficace
d.      Respecter certaines règles d’hygiène de vie :
-          Proscrire le tabac
-          Faire de la kinésithérapie respiratoire, apprendre à respirer profondément, à tousser, prendre des postures qui aident à fluidifier les sécrétions bronchiques
ATTENTION ;
La facilité d’emploi d’un aérosol n’est qu’apparente. De nombreux patients utilisent mal leur aérosol-doseur ce qui rend le traitement inefficace, induit une dépendance et entraine une augmente de la fréquence des crises
L’infirmier devra insister sur le fait que seule une bonne technique d’utilisation peut garantir l’efficacité.


4.     LES THERAPEUTIQUES  ETIOLOGIQUES
Il s’agit surtout de la désensibilisation. Des doses progressivement croissantes d’extraits allergéniques aqueux sont administrés par voie SC. L’allergène auquel l’individu est sensibilisé par l’interrogatoire et les tests.
La formation d’anticorps bloquants va empêcher la réaction allergique.


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