LA RAGE


        
                                  
I. Définition :
C’est une méningo-encéphalomyélite, maladie très fréquente incurable. La vaccination est très difficile et peut entraîner des complications
La rage sévit sous deux formes :
La rage domestique propagée essentiellement par le chien
La rage sauvage propagée par les animaux sauvages tels que : les carnivores : Le renard, le chacal , la chauve souris, les rats ……
Au Maroc la rage urbaine prédomine et pose un problème de santé
II. Épidémiologie :
1. II. Agent causal :
Virus rabique, rhabdovirus
2. II. Réservoir de virus
La rage est une maladie des mammifères. L’homme n’intervient pas dans son cycle qu’on victime épisodique car le virus qui l’a tué disparaît avec son cadavre.
Un animal enragé présente des virus de la rage au niveau de son cerveau, moelle épinière, glandes salivaires.
Pour que la rage arrive à l’homme, il faut que ce dernier soit mordu, mais toutes les morsures ne sont pas infectantes car cela dépend de la blessure, de sa profondeur et du nombre ainsi que le voisinage des filets nerveux.
En principe, une peau saine est imperméable au virus, mais les muqueuses sont perméables. Quand le virus pénètre dans l’organisme la maladie se déroule en 3 phases
3. II. Première phase
Le développement du virus dans le filet nerveux au voisinage du point d’inoculation
4. II. 2ème phase :
Le virus suit le nerf périphérique pour arriver à la moelle et l’encéphale
5. II. 3ème phase :
Le virus se diffuse dans tout l’organisme cheminant le long des nerfs
6. II. La rage du chien :
Incubation 3 semaines à 3 mois
Le virus est déjà dans la salive du chien avant même que les signes de la maladie n’apparaissent
Début ; chien :
§  Excité,
§  Inquiet
§  Tourne en rond
§  Se cache dans les endroits obscurs
§  Refuse la nourriture
Phase d’état ;
Forme furieuse ; C’est la plus dangereuse car le chien mord tout ce qu’il rencontre, il bave
Forme paralytique ; Paralysie du train postérieur – Paralysie de la mâchoire – Le chien bave et meurt en 8 à 10 jours
7.II. La rage humaine :
Incubation : 35 à 50 jours, c’est bien que la morsure est oubliée
Début : Etat dépressif et température normale
Phase d’état ;
Forme spastique : malade est en parfaite conscience, s’il y’a un spasme de pharynx et de larynx déclenché par la déglutition, l’homme pressente une contracture musculaire tétaniforme.
Forme paralytique ; le malade commence par un membre puis par les autres membres et le décès survient après
Forme démentielle ; Malade court dans la rue, agresse tout le monde puis tombe dans les comas et meurt
LA PROPHYLAXIE GENERALE

I. Que faire devant un sujet mordu par un chien :
a. I. Mesures collectives ;
1. a. I.  Directives en matière de ramassage et d’abattage des chiens ;
Les chiens errants constituent le réservoir de virus le plus importent. De ce fait leu diminution est un facteur essentiel dans la lutte contre la rage. La période la plus favorable pour le ramassage de ces animaux se situe de novembre à avril (période de rut). C'est-à-dire la période qui correspond à la période de fertilité   où les attroupements sont particulièrement importants.
1.1.a. I. Au milieu rural :
Le ramassage et l’abattage des chiens s’effectuer les jours du souk
2.1.a. I .En milieu urbain :
Il s’effectue la nuit, l’abattage peut se faire avec la stretching en coordination avec le service vétérinaire
b. 1.  Information et éducation du publique ;
La lutte contre la rage nécessite que le publique soit informé sur la gravité de la maladie et du rôle que joue le chien le chien dans la transmission de celle-ci., aussi que les moyens prophylactiques. Donc organiser des séances d’éducation pour informer toutes les couches de la population
1 .b .I.  Mesures prophylactiques ;
1.1.b. I. Circulation des chiens ;
Ils doivent circuler tenus par leur maître, soit seul muni d’une muselière et d’un collier portant le nom et le domicile du propriétaire
2.1.b. I. Vaccination ;
Elle n’est pas obligatoire
C .I . Attitudes thérapeutiques ;
1.c. I  Vaccination des professionnels à haut risque ;  Vétérinaires, technicien de laboratoire
Le vaccin de cette catégorie de professionnelle  consiste en 3 injections J0, J7, J21. Les rappels auront lieu à un an et 3 ans tant que le sujet reste exposé
d. I. C.A.T en cas de suspicion d’une contamination rabique ;
1.d. I. Vis-à-vis de l’homme :
1.1.d. I.  Le traitement local ;
Toute partie léchée, griffée ou mordue par l’animal suspect ou non de rage doit être rapidement lavée à grand eau puis à l’eau savonneuse avant l’application des antiseptiques et désinfectants habituels.
Si une suture s’avère nécessaire, elle ne sera pratiquée que 48 heures plus tard même si la plaie se situe à la face
En cas de morsure grave, laver au sérum antirabique purifié,il ne faut pas mettre le sérum antitétanique, parfois associé à la vaccination antitétanique et le cas échéant l’administration des antibiotiques
Le traitement par vaccination antirabique sa prescription dépend ;
De certaines caractéristiques de l’animal mordeur
Par la gravité de la blessure
e. I. .Le traitement antirabique :
1. e. I. Séro-Prévention :
L’immunisation passive ou sérothérapie est indiquée en supplément à la vaccination devant toute exposition grave de degré 3 ou plus. Les immunoglobulines réduisent l’échec de la vaccination en cas de contamination grave. Une sérothérapie générale et locale (au niveau de la morsure) précède la vaccination. On utilise les immunoglobulines antirabiques d’origine équine ou humaine. Les immunoglobulines permettent une réponse rapide en anticorps neutralisants. La durée de cette immunisation est de 10 à 15 jours
2. e. I. Utilisation des immunoglobulines antirabiques ;
Les immunoglobulines antirabiques doivent être prescrites en une seule fois, en même temps que la première dose de vaccination à la posologie de :
20 UI / kg pour les immunoglobulines d’origine humaine et
40UI /kg pour les immunoglobulines hétérologues d’origine équines
Les immunoglobulines doivent être infiltrées dans et autours de la plaie, même si la plaie est en voie de cicatrisation ou cicatrisée. Toute la dose doit être infiltrée localement si cela est faisable anatomiquement. Si non le reste sera injecté par voie I.M (fesse) loin du lieu d’injection du vaccin. L’injection dans les tissus compartiments comme les doigts doit être faite avec précaution
Si les immunoglobulines ne sont pas disponibles lors de l’injection de la première dose du vaccin, elles peuvent être données jusqu’à 7 jours après l’injection du premier vaccin
La dose totale injectée ne doit pas excéder la posologie recommandée, car cela peut réduire l’efficacité de la  vaccination
Si la dose d’immunoglobuline est insuffisante pour infiltrer toutes les plaies. On peut utiliser du sérum physiologique pour la diluer 2 à 3 fois de façon à permettre une infiltration complète des lésions. Par exemple en cas de plaies multiples chez un enfant de faible poids
Des symptômes de maladie sérique peuvent survenir chez 1 à 6% des patients. Généralement de 7 à 10 jours l’injection d’immunoglobulines équines, mais n’ont jamais rapportés à la suite de l’injection d’immunologiques d’origine humaine
3. e. I. Vaccination ;
La vaccination après exposition est formellement obligatoire en cas de suspicion de contamination
Ce traitement doit être commencé aussitôt que possible après la contamination ; Il doit être appliqué même si les patients consultent tardivement. En effet des incubations de longue durée. Plusieurs mois ont été rapportés. C’est un protocole réduit à 4 injections pratiquées par voie intramusculaire
Les injections sont pratiquées par voie I.M profonde ;
Dans le deltoïde chez l’adulte et le grand enfant
Dans la face antérolatérale du muscle de la cuisse (quadriceps) chez le petit enfant

Protocole de vaccination antirabique après exposition :

Dates
Doses
Lieu d’injection chez adulte et grand enfant
Lieu d’injection chez petit enfant
Jour    J0
2
Deltoïde gauche et deltoïde droit
Quadriceps droit et gauche
Jour    J7
1
L’un des deltoïdes
L’un des quadriceps
Jour  J21
1
L’un des deltoïdes
L’un des quadriceps

1.3. e. I. Constituant du vaccin ;
Le vaccin antirabique humain actuellement commercialisé au Maroc est le vaccin VERORAB (Aventis Pasteur) distribué par l’institut Pasteur du Maroc. Ce vaccin rabique inactivé, purifié et préparé sur cellules Véro qui dérivent d’une banque cellulaire standardisée où la croissance du virus est caractérisée par une haute reproductibilité. Une sécurité optimale et une parfaite traçabilité, une dose vaccinant de ce vaccin est comme suit
·        Poudre ;  Vaccin rabique lyophilisé pour une dose vaccinant conférant un pouvoir protecteur supérieur ou égal à 2.5 U.I
·        Solvant ; 0.5 ml de solution de chlorure de sodium à 4. /..
II. Définition d’une exposition au risque :
Est considéré comme exposition au risque rabique toute morsure, griffure, léchage ou contact avec la salive sur peau lésée ou muqueuse. Cette exposition est suspectée à priori pour tout animal mordeur qui sera ultérieurement confirmé enragé cliniquement et ou par le laboratoire ou qui sera seulement suspect de rage s’il ne peut pas être soumis à une surveillance vétérinaire
1.II .Doivent être considérées comme blessures graves ;
Toute blessure quelque soit son importance, de la tête, du cou, des mains, des pieds, des organes génitaux
Des blessures multiples
Des blessures profondes
De toute blessure par animal sauvage ou d’espèce inconnue quelle qu’en soit l’importance
Caractères des lésions
Degré de gravité
Léchage ou contact avec de la salive d’un animal mordeur
Téguments intacts
Gravité 0
Excoriation cutanée
Tronc et membres
Gravité 1
Face et/ ou mains
Gravité 2

III. Conduite à tenir devant une morsure par un animal
1.     III. Évaluation du degré de gravité d’une exposition au risque rabique (adapté) :


Caractères des lésions
Degré de gravité



Morsure ou griffure causée par un animal mordeur

Superficielles

Peu nombreuses

Tronc et membres
Gravité 2
Face et/ ou mains
Gravité 3
Multiples
Gravité 3

        Profondes

Peu nombreuses

Tronc et membres
Gravité 3
Face et/ ou mains
Gravité 4
Multiples
Gravité 4

Etat de l’animal au début
Caractère des blessures
Traitement





Animal bien portant, mis en observation




  • Siège :
  • Tête,
  •  cou,
  •  mains,
  •  pieds,
  • organes génitaux
        Ou
  • Lésions multiples et/ ou profondes

o   Traitement non spécifique
o   Sérothérapie
o   Vaccin à J0 (2 doses) et à J7 , puis   attendre le résultat de l’observation de l’animal

  •      Autre sièges
  •      Et
  §  Lésion unique et superficielle
  • o   Traitement non spécifique
  • o   Sérothérapie
  • o   Vaccin à J0 (2 doses) et à J7 puis attendre le résultat de l’observation de l’animal


  •      Inconnu
  •     Errant  
  •     En fuite
  •     Mort

Siège :
   cou,
 tête,
  mains,
 pieds,
 organes génitaux
Ou
 Lésions multiples et/ ou profondes

Traitement non spécifique
§  Sérothérapie
§  Vaccination complète
Autre sièges
Et
Lésion unique et superficielle
      Traitement non spécifique
Vaccination complète

N.B En cas de l’acheminement de l’encéphale d’un animal mort ou abattu à un laboratoire agrée pour analyse. Si l’examen de l’encéphale permet d’affirmer l’absence de rage le traitement vaccinal sera interrompu dans ce cas aussi. Dans le cas contraire le traitement vaccinal sera complété




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