La surveillance
d’une femme enceinte pourra montrer la nécessité d’examens complémentaires, en
présence de signes indiquant :
-
Une
anomalie dans le développement de la grossesse.
-
Une
maladie de la mère
-
Une
souffrance fœtale.
EXAMENS BIOLOGIQUES
§ DOSAGES HORMONAUX
Le
dosage des différentes hormones au cours de la grossesse permet d’en suivre
l’évolution.
o Indications :
-
Antécédents
de fausses couches à répétition.
-
Hémorragies
au cours de la grossesse.
-
Maladies
de la mère pouvant retentir sur le fœtus.
§ Diabète, néphropathie, etc.
-
Souffrance
fœtale décelée cliniquement.
o Les différentes hormones :
v
La gonadotrophine chorionique
C’est
l’hormone sécrétée par le trophoblaste :
Prélèvement : (voir réactions biologiques)
Résultat
normal :
§ En début de grossesse :
Un taux supérieur à 1000 U.L
confirme le diagnostic
§ Pendant les 8 premières
semaines :
Le taux s’élève progressivement jusqu’à
20000 U.L.
§ Au 3 ème -4 ème
mois
Le taux s’abaisse de
2000 à 3000 U.L.
Résultat
pathologique :
§ Un taux bas :
-
Entre
500 et 2000 U.L : la grossesse est menacée
-
Au
dessous de 500 U.L ; l’œuf est mort.
§ Un taux élevé :
-
Au
dessus de 25000 U.L. une grossesse gémellaire est suspectée.
-
Au
dessus de 100.000 U.L. une mole hydatiforme est redoutée.
v Les
œstrogènes :
Ils
reflètent l’activité hormonale du corps jaune au début de grossesse, puis
l’activité de la surrénale fœtale ensuite.
L’un
des principaux œstrogènes dosés est l'estriol d’origine fœtale.
Prélèvement :
Recueillir
la totalité des urines de 24 heures sur
5 ml de toluène.
Résultat
normal :
-
Vers
la 5 ème semaine : 110 à 120 γ / 24
heures
-
A 3
mois : 300 à 350 γ / 24 heures
-
A 6
mois : 6000 à 7500 γ / 24 heures
-
A 9 mois : 20000 à 40000 γ / 24
heures
L’élévation
est considérable et progressivement croissante.
Résultat
pathologique ;
§ Une courbe descendante indique une
souffrance fœtale (menace d’avortement)
§ Des chiffres bas indiquent la
présence d’un œuf mort.
v Le prégnandiol :
Le prégnandiol (forme d’élimination urinaire de la progestérone)
reflète au début l’activité du corps jaune, puis l’activité placentaire.
Prélèvement :
Recueillir la totalité des urines de 24 heures sur 10 mg de
Merseptyl, en les conservant au froid.
Résultat normal :
Vers la 5 ème semaine : 10 mg
A 3 mois :
10 à 12 mg
A 6 mois : 280 à 32 mg
A 9 mois :
40 à 60 mg
Résultat pathologique :
-
Un
taux très élevé se rencontre au cours de la mole dégénérescence kystique des
villosités choriales
-
Un
taux bas indique une menace d’avortement
§ LES FROTTIS VAGINAUX
Ils
consistent à prélever les cellules de desquamation de la muqueuse vaginale en
vue de leur examen.
Préparation
du matériel :
-
On
peut se servir aussi d’une canule avec poire
aspiratrice ou d’une tige porte coton
aspiratrice ou d’une tige porte coton
-
Un
spéculum, utilisé sans aucun lubrifiant.
-
Des
lames de verre
, et un flacon contenant un mélange fixateur (alcool- éther à parties égales)
, et un flacon contenant un mélange fixateur (alcool- éther à parties égales)
Technique :
§ La parturiente est installée en
position gynécologique
§ Après la pose du spéculum
-
Le
prélèvement est effectué de préférence au niveau du cul-de-sac vaginal
postérieur.
-
La
fixation se fait en mettant les lames dans le mélange fixateur
§ Le prélèvement est envoyé au
laboratoire qui fera les différentes colorations.
Résultats
normaux :
v Recherche de l’index éosinophilique
ou pourcentage des cellules éosinophiles :
-
Au
cours de la grossesse, l’index éosinophilique est inférieur à 6%
v Recherche de l’index pycnotique ou
pourcentage de cellules dont le noyau subit des modifications par condensation
de la chromatine.
-
Au
cours de la grossesse, l’index pycnotique est inférieur à 15%
v Recherche des cellules naviculaires,
cellules particulières plicaturées, groupées en placard :
-
Elles
se rencontrent spécialement au cours de la grossesse.
Résultats
pathologiques :
L’augmentation
du nombre des cellules éosinophiles, l’élévation de l’index pycnotique,
indiquent un déséquilibre hormonal pouvant faire une menace d’avortement.
§ EXAMENS SÉROLOGIQUES
RECHERCHE DES AGGLUTININES IRRÉGULIÈRES ANTI-RH
Les agglutinines irrégulières existent chez
la femme RH négatif sensibilisée par une transfusion de sang RH positif ou par
une grossesse antérieure (n’ayant pas reçu alors de sérum anti D)
Indications :
§
Chez la femme enceinte HR-
-
Un premier teste est fait en début de
grossesse (point de comparaison)
-
Le teste sera renouvelé tous les mois à
partir du 6 ème mois.
Prélèvement :
§
Prélever 5 ml de sang par ponction
veineuse :
-
Les recueillir sur anticoagulant pour le test
direct (agglutinines recherchées sur les hématies)
-
Les recueillir sans anticoagulant pour le
test indirect (agglutinines recherchées dans le sérum)
Résultat :
§
L’élévation du taux des agglutinines anti RH
chez la mère nécessite la recherche des signes de l’atteinte fœtale.
§
Une amniocentèse sera indiquée.
-
Chez une mère ayant déjà présenté des
accidents d’incompatibilité, lorsque le taux d’agglutinine est supérieur à
1/82.
-
Chez une mère n’ayant pas jamais d’accident,
lorsque le taux est supérieur à 1/64.
§ Une
décision thérapeutique peut être envisagée dans les cas graves :
-
Accouchement prématuré vers le 8 ème
mois
-
Transfusion fœtale in utero
SERODIAGNOSTIC DE LA RUBEOLE ;
La
rubéole, maladie infectieuse bénigne de l »enfant, peut provoquer, chez le
fœtus pendant les premières semaines de son développement, des malformations
congénitales graves.
Le
sérodiagnostic étudie le taux des anticorps anti-rubéoleux
Indications :
-
Recherche
de l’immunité vis-à-vis de la rubéole, chez la jeune fille, permettant de
prévoir l’utilité de la vaccination.
-
Diagnostic
précis de la rubéole chez la femme enceinte.
Prélèvement :
-
Recueillir
5 ml de sang veineux dans un tube sans anticoagulant
Résultat :
-
Recherche
de l’immunité :
o Taux inférieur à 1/10 e :
le sujet est réceptif
o Taux supérieur à 1/60 e :
l’immunité est franche.
-
Diagnostic
de la rubéole :
o 2 prélèvements à 15 jours
d’intervalle sont nécessaires. Le diagnostic est confirmé s’il y a une
augmentation nette des anticorps dans le 2 ème prélèvement.
Cet
examen simple permet :
-
Devant
un résultat négatif, de rassurer la jeune femme.
-
Devant
un résultat positif, d’instituer un traitement prophylactique :
§ 2 injections de 8 à 10 ml de
gammaglobulines, à 48 heures d’intervalle. Cette injection doit être faite dans
les 10 jours qui suivent le contage.
SERO-DIAGNOSTIC DE LA TOXOPLASMOSE :
La toxoplasmose est une maladie parasitaire
inapparente le plus souvent, peut se traduire chez le fœtus après 5 mois, par
des atteintes multi-viscérales, entraînant la mort in utéro ou laissant des
séquelles importantes (lésions oculaires et neurologiques)
Le sérodiagnostic recherche le taux des
anticorps.
Indications :
Recherche
d’une infection toxoplasmique chez la femme enceinte, devant des signes banaux
associés :
-
Adénopathie,
asthénie, arthralgie, légère hyperthermie.
Prélèvement :
Recueillir
5 ml du sang veineux dans un tube sans anticoagulant.
Résultat :
§ Le taux inférieur à 1/100 e :
l’immunité est ancienne plus de 4 ans.
§ Un taux supérieur à 1/1000 e :
l’infection est récente.
-
Un
traitement par les antibiotiques (Rovamycine) sera prescrit.
L’AMNIOCENTESE :
L’amniocentèse
consiste à prélever le liquide amniotique par ponction trans-abdomino-utérine.
Indications :
-
L’incompatibilité
rhésus fœto-maternelle
o L’analyse spectrophotométrique du
liquide amniotique et le dosage de la bilirubine permettent de préciser
l’atteinte fœtale.
-
La
souffrance fœtale :
o L’aspect du liquide (présence du
méconium), la mesure du pH, le dosage de l’œstriol précisent la gravité de la
souffrance fœtale.
-
Le
dépistage des anomalies congénitales :
o L’étude du caryotype permet de
mettre en évidence les aberrations chromosomiques.
Technique :
Préparation
du matériel :
§
Le
matériel pour la ponction :
-
Une
aiguille longue et fine, à mandrin (type aiguille de Tuffier)
-
Une
seringue de 20 ml
-
Des
tubes pour le prélèvement
§ Le matériel pour l’anesthésie locale
(elle n’est pas toujours utilisée) :
o Xylocaine à 1%
o Seringue, aiguilles 6/25, 8/30, 8/40
§ Le matériel pou l’asepsie (celle-ci
doit être rigoureuse) :
o Champs stériles pour recouvrir
l’abdomen.
o Compresses stériles
o Alcool iodé
o Blouson et gants stériles pour
l’opérateur.
§ Le nécessaire pour le toucher
vaginal :
§ Doigtier, vaseline.
Préparation
de la femme :
§ Une recherche de la localisation du
placenta a été faite préalablement :
§ La paroi abdominale est préparée.
o Nettoyée au savon et à l’éther,
o Désinfection avec un ammonium
quaternaire.
§ La vessie est évacuée juste avant la
ponction
§ Aucune prémédication n’est
nécessaire.
Ponction :
La
ponction se fait de préférence en salle aseptique
La
voie la plus couramment utilisée est la voie sus-pubienne, sous la présentation
§ Installer la femme :
o
Elle
est installée en décubitus dorsal, en léger Trendelenburg (1)
(1)
o La paroi abdominale est désinfectée
à l’alcool iodé, et recouverte de champs stériles.
§ Refoulement de la présentation :
o Par le toucher vaginal, l'opérateur refoule la tête fœtale.
o De l’autre main, placée sur
l’abdomen, il maintient la présentation au dessus de la symphyse pubienne.
§ Introduction de l’aiguille :
o L’aiguille est enfoncée
perpendiculairement à la peau, entre la symphyse pubienne et la présentation.
o Le liquide est ponctionné et
recueilli dans des tubes stériles (environ 20 ml)
Incidents
et accidents :
Ils
sont en partie évitables par une technique rigoureuse.
§ La piqûre du placenta :
o Elle est évitable par une bonne
localisation préalable.
o Elle est décelée par la présence de
sang dans la seringue, lors de l’aspiration du liquide.
-
Le
sang peut aussi provenir d’un vaisseau de l’utérus :
o Elle risque de provoquer un hématome
rétro-placentaire et la mort du fœtus
§ La piqûre du fœtus :
o Elle est en général sans
conséquences graves.
§ L’infection du liquide
amniotique :
o Une rigoureuse asepsie doit la
prévenir
§ Le déclenchement du travail :
o Le traumatisme utérin et amniotique
peut provoquer l’apparition de contractions utérines.
Résultats :
Les résultats
fournis par la ponction amniotique sont nombreux et variés.
Aspect
du liquide :
Le
liquide amniotique normal est liquide clair.
o Un liquide vert-jaunâtre indique la
présence de méconium, signe de souffrance fœtale.
o Un liquide franchement jaune traduit
la présence de bilirubine à un taux élevé.
o Un liquide brin rougeâtre indique
avec certitude la mort du fœtus.
Examen
chimique :
§ La bilirubine est dosée par
spectrophotométrie (étude de la densité optique du liquide)
o La courbe obtenue permet de préciser
la gravité de la maladie hémolytique, en fonction de l’âge de la grossesse.
§ L’œstriol : le taux normal à
terme est supérieur à 1000 y par litre.
o Un taux inférieur à 100 y par litre
indique une souffrance fœtale
§ Le pH : Une baisse du pH,
inférieur à 7.25 indique une souffrance fœtale.
§ La créatinine : le dosage n’a
de valeur qu’après la 36 ème semaine.
o Le taux normal est de 2 mg/%
o Un taux inférieur indique que le
poids du fœtus est inférieur à la normale.
Examen
cytologique :
§ Recherche des cellules
oranges :
La coloration du liquide amniotique par le bleu de Nil, fait apparaître des cellules colorées en orange. Leur pourcentage augmente jusqu’au
terme.
o Un taux supérieur à 10% indique que
la grossesse est à terme.
§ Etude du caryotype :
La culture des cellules permettra d’en faire l’étude chromosomique
o Recherche du sexe
o Recherche des anomalies
chromosomiques
-
Trisomie
21 : caractérisant le mongolisme
La
ponction de liquide amniotique est un examen qui apporte des renseignements
précis sur l’état du fœtus. Elle nécessite une technique rigoureuse, dans des
centres spécialisés.
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